— Premier Mai — En Grèce, il était de coutume pour les jeunes gens d'aller chercher des feuillages nouveaux, ce qui était l'occasion de réjouissances diverses. Cette tradition s'est perpétuée sous toutes sortes de formes jusqu'à devenir le rite du muguet. Par ailleurs, une tradition aussi ancienne fait du premier mai le jour du respect à l'autorité.

  

Au Moyen Age en France, les paysans plantaient un arbre, dit « le May », aux alentours de la porte de leur seigneur. Actuellement, on sait que le seigneur est devenu prolétariat, mais que le premier mai demeure le jour convenable pour lui proclamer son attachement.

 

Mais à y regarder de plus près, il s'agit là d'un tournant important : on dit que, vers le début de 1790, les révolutionnaires plantèrent des arbres de la liberté ; il y a été fait allusion à l'Assemblée Nationale le 16 février 1790.

Ce qu'on ne dit pas, c'est que les arbres dont on a parlé à cette date n'étaient évidemment pas des arbres plantés en janvier ! En fait, il s'agissait des Mays, ou Mais, précédemment plantés, et aux pieds desquels les paysans brûlaient les titres de noblesse de leurs ci-devant seigneurs.

 

Si l'on tient compte du fait que le 1er mai correspond astrologiquement à l'entrée dans le deuxième décan du Taureau, ou décan de la lutte, on détient déjà un des facteurs de l'explication. L'autre est détenu par la persistance de fêtes païennes liées au solstice du printemps et que les modifications du calendrier ont repoussées au premier mai. Le premier mai a donc toujours été manifesté de manière ambivalente parce qu'il symbolise la force végétative du printemps forçant les barrages.

 

Ce fut en Grèce (comme à Rome, aux Jeux Floraux) la force végétative du printemps poussant la jeunesse à rompre ce jour-là les interdits sexuels (on crut même devoir, à certaines époques, interdire la fête des feuillages qui était occasion de débauche collective) ; ce fut plus tard l'érection en symbole de la force végétative d'un arbre pour proclamer la libération ; c'est, aujourd'hui, le brin de muguet qu'on conserve à la boutonnière pour se rendre au meeting.