Lettre J
Dixième lettre des alphabets anglais et hébreu ; dans ce dernier elle équivaut également à y et à i, et numériquement elle est 10, le nombre parfait.
Dixième lettre des alphabets anglais et hébreu ; dans ce dernier elle équivaut également à y et à i, et numériquement elle est 10, le nombre parfait.
— Jade ou Pierre divine — Pierre sacrée aux Indes, à laquelle on attribuait, entre plusieurs propriétés merveilleuses, celle de soulager les douleurs des reins, de faire passer le sable et la pierre des urines ; d'être un remède souverain contre l'épilepsie, et d'être portée en amulette, un préservatif puissant contre toute morsure des bêtes venimeuses.Il semble que tout ce mélange procède d'une conception plus décantée de la « pierre divine » des Chinois, qui, on le sait, lui attribuent simplement la pureté et un ensemble de caractéristiques hautement symboliques.
— Janides — Devins prétendant descendre de Janus et prédisant l'avenir en interprétant l'esprit des peaux coupées des victimes.
— Janvier — Ce mois était consacré à Junon par les Romains, quoiqu'il fût déjà consacré à Janus. Le second et le sixième jour étaient au nombre des jours malheureux et on célébrait la fête d'Isis à Rome le septième jour.On le personnifiait soit par un consul qui jette des grains d'encens sur le foyer d'un autel en l'honneur de Janus, un coq près de l'autel annonçant que le sacrifice s'est fait le premier jour ; soit sous la figure de Janus, soit sous les traits d'un enfant tenant le signe du Verseau, entouré de glaçons et accompagné d'un loup.
— Jaune — La couleur jaune, dans la symbolique chrétienne, procède du rouge et du blanc — c'est-à-dire qu'elle combine l'amour divin et la sagesse divine dans la Révélation.C'est un sens voisin qu'il faut attribuer à la couleur jaune dans le Tarot ; toutefois, on sait que le mot révélation a un sens bien différent pour l'Église chrétienne et pour l'Église gnostique, à laquelle le Tarot s'apparente plus directement en esprit. En dehors et au-dessus du courant judéo-chrétien, le jaune a le symbolisme du Soleil et de l'Or.A noter en passant et d'après Portal, que le Soleil symbolise pour son compte l'or, le jaune et la révélation ; mais quand il est opposé à la Lune, il signifie Amour divin (la Lune étant la Sagesse divine). En hébreu, Aor signifie lumière, dans un sens à la fois concret et abstrait. En général, et partout où s'ajoute l'idée de Révélation, c'est l'or qui symbolise l'initiation, et la couleur de l'initiation est jaune (robe de la plupart des moines en Orient, Vers Dorés de Pythagore, Légende Dorée, etc...).Mais, bien entendu, le jaune, correspondant à un archétype, est un : symbole ambivalent. Le soufre correspond à la culpabilité et au diable. La couleur du mariage est aussi la couleur du cocuage. La pomme d'or est la pomme de concorde et aussi la pomme de discorde.Dans la chevalerie des Maures, le jaune doré est l'attribut de la sagesse et du bon conseil et le jaune pâle l'attribut de la trahison. Judas l'Ischariote est vêtu d'une robe jaune et les Juifs persécutés sont voués au jaune. En résumé, il existe un jaune chaud et un jaune froid (ne comportant pas de rouge, c'est-à-dire pas d'Amour divin) réalisant le couple ambivalent procédant de la manifestation.
— Jayet — Pierre précieuse dite aussi ambre noir, qui passait en Islande pour le préservatif majeur contre les sortilèges.
— Jean-Gaut-Y-Tan —(ou Jean et son Feu). Démon qui porte sur ses cinq doigts cinq chandelles et les fait tourner avec la rapidité d'un dévidoir. Dans la croyance populaire bretonne (Finistère), Jean apparaît la nuit.L'interprétation de son apparition est variable selon les cas. Il semble qu'il faille rechercher ce mythe et sa prétendue qualité de démon au caractère profane ou sacrilège de l'Esprit (voir au mot Saint-Esprit).
— Jours de la semaine — Chaque jour de la semaine est dédié à une divinité de l'Olympe (voir tous les tableaux concernant le septénaire, et qui donnent, par l'intermédiaire des planètes, tous les rapports analogiques des jours. Voir, d'autre part, en ce qui concerne les jours bénéfiques, ce dernier mot).
Jésus — Tout d'abord, le nom de Jésus se prête classiquement à une interprétation linguistique. On donne comme la meilleure celle selon laquelle I symbolisant l'astre du jour, Alpha et Omega son cycle, Iao a d'abord représenté la chaleur ou le feu de la vie. Ce nom fut donné à Pluton. Ce nom du principe et de la fin de toutes choses devint Ieoua chez les Hébreux Iou ou Juve chez les Étrusques.Chez les premiers, cette succession des cinq voyelles, qui n'est pas sans analogie avec un mantram (penser à Aoum hindevint Ieouva (Jehovah) ; chez les seconds, Juve devint Jupiter. Par ta suite, Ieouva ou Ieshua devint jésus. Selon une autre explication, Jésus viendrait d'une participation contraction de Iave (lod He Vau He) et de Ichtyos (poissons).On sait que pour les Valentiniens et pour quelques autres Écoles le, début de notre ère, Jésus serait non le Fils de Dieu fait homme, mais un Eon. Depuis, plusieurs écoles ont soutenu que Jésus a eu une existence purement symbolique et l'intègrent corps et âme à la mythologie. On tire enfin maintes considérations de sa disparition entre l'âge de douze et l'âge de trente ans pour prouver qu'il ne s'agit pas du même Jésus.En un mot, toutes les sornettes ont été dites et il semble nécessaire de remettre les choses au point. En premier lieu, il est certain que l'Écriture a un sens symbolique et que le Messie y est annoncé. Il est certain que des mouvements complexes de l'inconscient collectif ont concrétisé autour de Jésus tout un système mythique dont il est facile de faire la part. Tout cela n'empêche pas qu'il ait existé réellement un Juif nommé Jésus.Son existence est affirmée par ses contemporains et notamment par les historiens romains, relatant avec hostilité d'ailleurs la rébellion fomentée en Palestine par un certain Jésus, faiseur de miracles et au sujet duquel on avait envoyé des enquêteurs sur place. A ce sujet, on trouvera un exposé substantiel dans le Jésus l'Inconnu de Dmitri Merejkowsky.Reste à savoir comment il se fait que Jésus, alors que Marie avait reçu du Ciel l'ordre de l'appeler Emmanuel, s'appelait Jésus — et cela vraisemblablement depuis l'enfance, si l'on en croit la concordance des Évangiles, des Protévangiles et des Évangiles apocryphes. On sait qu'en Égypte et dans une grande partie de l'Orient, on donnait à l'enfant deux noms, le vrai étant seul connu des parents, et cela pour des raisons de protection magique (cela se pratique d'ailleurs encore de nos jours au Thibet).Ce serait un premier plan d'explication surtout si l'on admet que la visite des Rois Mages peut jouer un rôle dans l'histoire. En outre, le Nouveau Testament est plein de personnages à double nom. Quant au nom de Jésus, il courait la Judée comme Jean chez nous — sous une forme que le temps et les transferts a transé pour nous en Ieschou, Jechoua, Josué, et noms analogues.Quant aux pouvoirs de Jésus qui forment le fond du débat, on peut en faire une manifestation de la personne divine de Jésus, ou le résultat d'une initiation chez les Esséniens, ou le résultat d'un don naturel (comme le montreraient les Évangiles apocryphes concernant son enfance), ou le fruit d'une légende... Cela dépasse nos compétences ; quant aux prodiges accomplis, ils ne dépassent absolument pas ce qu'on peut attendre d'un initié très doué et très entraîné à la magie.On trouve des récits de résurrection des morts, de guérisons miraculeuses, de marche sur les eaux, de dédoublement, etc... aussi bien dans toutes les histoires de toutes les religions que dans les livres documentaires sur la magie (voir Brunton, Alexandra David-Neel, Ossendowski). Dire plus serait prendre part dans un débat qui n'intéresse pas l'occultisme, mais se mêlerait de régler sans éléments autorisés une question. historico-religieuse.Nous voulions seulement signaler quelques-uns des points les plus fréquemment soulevés lorsqu'on fait allusion au Christ à propos d'occultisme.
— Jugement (Le) — Nom du XXe Arcane majeur du Tarot.L'Ange a des cheveux jaunes, des manches rouges. La trompette et la croix du fanion sont jaunes. Les ailes sont de chair, et l'auréole blanche.L'excavation du premier plan est verte et les trois personnages du bas ont les cheveux bleus. L'interprétation de cette carte est aussi variée que possible. Chacun y projette ses points de vue personnels.Par analogie avec les enseignements chrétiens, on veut y voir le jugement dernier. Les initiatistes y voient la sortie du sarcophage initiatique.Comme c'est dans l'aventure humaine qu'il faut situer cet Arcane, il faut penser que le centre de la carte est l'homme nu du premier plan. Par opposition aux ,deux autres personnages, son sexe est indéterminé et ses cheveux sont nattés.Il sort d'une excavation verte et les deux autres personnages prient vers lui. Il semble donc émerger au-dessus du plan de la vie végétative auquel sont voués les deux autres ; sa vie instinctive (les cheveux) est disciplinée. On peut donc penser qu'il s'agit de la deuxième naissance.Cette deuxième naissance est symbolisée par l'Ange du Jugement qui est aussi le Baptême par le feu (rayons jaunes, au nombre de vingt = plus petit commun multiple du quaternaire et du pentenaire. A noter que XX est aussi le numéro de l'Arcane, qu'il a pour valeur secrète : 2, l'initiation, et la Papesse, et produit de V et IV — le Pape et l'Empereur, c'est-à-dire la maîtrise matérielle et spi rituelle). L'étendard est celui du Saint-Esprit. Quant à l'auréole blanche, elle traduit une autorité encore supérieure qui est celle de l'ordre du monde.Quand on interprète le XXe Arcane comme « Appel inéluctable du plan divin et du spirituel dans la matière » ou encore « l'Homme réveillé de son sommeil dans la matière »> etc..., on ne fait que traduire les considérations qui précèdent en termes de dualisme.Mais en quoi y a-t-il Jugement ? A cela, nous répondrons en suggérant que le mot de Jugement a deux sens et notamment celui de discernement (Viveka). La trompette symbolise le discernement (partage des bons et des méchants) ; ici, elle est montrée au monde par l'Esprit et les hommes en prière ne la voient pas. Seul celui qui sort du sommeil la voit (celui qui tourne le dos) ; c'est visiblement à lui que s'adresse l'allégorie supérieure.
— Jugement de Dieu — Nom donné à un système d'épreuves destinées à établir la culpabilité ou l'innocence d'un inculpé. Les épreuves étaient réparties en cinq catégories principales, avec des variantes nombreuses :1°) Le duel.2°) L'épreuve par la croix.3°) L'épreuve par l'eau froide.4°) L'épreuve par l'eau bouillante (ou l'huile bouillante).5°) L'épreuve par le fer rouge. Ces épreuves judiciaires revêtaient dans le détail des formes extrêmement variées : la fille de Richard II, accusée de contacts impurs avec l'évêque Alwin, dut marcher sur un chemin fait de socs de charrues portés au rouge.Ne portant aucune trace de brûlures, elle fut acquittée ; d'autres devaient prendre à pleines mains et transporter pendant un nombre de pas donnés, une barre de fer rouge, ou traverser un chemin dans un brasier, ou mettre sa main dans un gantelet chauffé à blanc, ou plonger la main dans l'eau bouillante pour y prendre un objet ; le jugement était porté devant l'examen des brûlures pratiqué deux ou trois jours plus tard.Il n'y avait d'innocence que si l'inculpé, au bout de ce temps, ne portait aucune trace visible. Pour juger de la culpabilité d'un criminel, on le confrontait avec le cadavre, qui devait manifester d'une façon quelconque en sa présence.Les hérétiques étaient soumis à des épreuves qui permettaient de les condamner au bûcher à tous coups (voir Cléidomancie, Libanomancie).Dans ce genre de choses, on soupçonne fort les juges d'avoir souvent choisi les épreuves de telle façon que la culpabilité ou l'innocence d'un accusé éclate selon leurs prévisions. Notamment, il semble que certains produits, dont on pouvait enduire la peau, facilitait les choses dans certains cas. Mais en dehors des causes politiques, le peuple exigeait souvent un contrôle rigoureux ; certaines juridictions, comme celle, très expéditive, de Savonarole, ne plaisantaient pas.Dans ces conditions, on est surpris qu'il soit arrivé que le jugement de Dieu épargne quelques-uns. On peut expliquer la chose par l'extraordinaire force de suggestion que donne la foi ardente, et qui pouvait alors opérer des guérisons miraculeuses au même titre qu'elle peut provoquer dans d'autres cas l'apparition de stigmates (voir ce mot et aussi l'article Suggestion).
— Jongleur — Nom donné dans la baie d'Hudson et dans l'Illinois à une variété de sorciers guérisseurs. On les accuse aussi de magie noire.