Jésus — Tout d'abord, le nom de Jésus se prête classiquement à une interprétation linguistique. On donne comme la meilleure celle selon laquelle I symbolisant l'astre du jour, Alpha et Omega son cycle, Iao a d'abord représenté la chaleur ou le feu de la vie. Ce nom fut donné à Pluton. Ce nom du principe et de la fin de toutes choses devint Ieoua chez les Hébreux Iou ou Juve chez les Étrusques.
Chez les premiers, cette succession des cinq voyelles, qui n'est pas sans analogie avec un mantram (penser à
Aoum hindevint Ieouva (Jehovah) ; chez les seconds, Juve devint Jupiter. Par ta suite, Ieouva ou Ieshua devint jésus. Selon une autre explication, Jésus viendrait d'une participation contraction de Iave (lod He Vau He) et de Ichtyos (poissons).

On sait que pour les Valentiniens et pour quelques autres Écoles le, début de notre ère, Jésus serait non le Fils de Dieu fait homme, mais un
Eon. Depuis, plusieurs écoles ont soutenu que Jésus a eu une existence purement symbolique et l'intègrent corps et âme à la mythologie. On tire enfin maintes considérations de sa disparition entre l'âge de douze et l'âge de trente ans pour prouver qu'il ne s'agit pas du même Jésus.

En un mot, toutes les sornettes ont été dites et il semble nécessaire de remettre les choses au point. En premier lieu, il est certain que l'Écriture a un sens symbolique et que le Messie y est annoncé. Il est certain que des mouvements complexes de l'inconscient collectif ont concrétisé autour de Jésus tout un système mythique dont il est facile de faire la part. Tout cela n'empêche pas qu'il ait existé réellement un Juif nommé Jésus.

Son existence est affirmée par ses contemporains et notamment par les historiens romains, relatant avec hostilité d'ailleurs la rébellion fomentée en Palestine par un certain Jésus, faiseur de miracles et au sujet duquel on avait envoyé des enquêteurs sur place. A ce sujet, on trouvera un exposé substantiel dans le
Jésus l'Inconnu de Dmi­tri Merejkowsky.

Reste à savoir comment il se fait que Jésus, alors que Marie avait reçu du Ciel l'ordre de l'appeler Emmanuel, s'appelait Jésus — et cela vraisemblablement depuis l'enfance, si l'on en croit la concordance des Évangiles, des Protévangiles et des Évangiles apocryphes. On sait qu'en Égypte et dans une grande partie de l'Orient, on donnait à l'enfant deux noms, le vrai étant seul connu des parents, et cela pour des raisons de protection magique (cela se pratique d'ailleurs encore de nos jours au Thibet).

Ce serait un premier plan d'explication surtout si l'on admet que la visite des Rois Mages peut jouer un rôle dans l'histoire. En outre, le Nouveau Testament est plein de personnages à double nom. Quant au nom de Jésus, il courait la Judée comme Jean chez nous — sous une forme que le temps et les transferts a transé pour nous en
Ieschou, Jechoua, Josué, et noms analogues.

Quant aux
pouvoirs de Jésus qui forment le fond du débat, on peut en faire une manifestation de la personne divine de Jésus, ou le résultat d'une initiation chez les Esséniens, ou le résultat d'un don naturel (comme le montreraient les Évangiles apocryphes concernant son enfance), ou le fruit d'une légende... Cela dépasse nos compétences ; quant aux prodiges accomplis, ils ne dépassent absolument pas ce qu'on peut attendre d'un initié très doué et très entraîné à la magie.

On trouve des récits de résurrection des morts, de guérisons miraculeuses, de marche sur les eaux, de dédoublement, etc... aussi bien dans toutes les histoires de toutes les religions que dans les livres documentaires sur la magie (voir Brunton, Alexandra David-Neel, Ossendowski). Dire plus serait prendre part dans un débat qui n'intéresse pas l'occultisme, mais se mêlerait de régler sans éléments autorisés une question. historico-religieuse.

Nous voulions seulement signaler quelques-uns des points les plus fréquemment soulevés lorsqu'on fait allusion au Christ à propos d'occultisme.