Lettre K
Onzième lettre des alphabets anglais et hébreu.
Onzième lettre des alphabets anglais et hébreu.
— La lettre K — En Grèce, la lettre Kappa était inscrite, ainsi que la lettre Thêta, sur les vêtements des victimes de la foudre. Ils étaient regardés comme impurs et funestes.
— Kabbale — (On écrit aussi CABALE). Fondement de la connaissance ésotérique des Rabbins. Leur tradition raconte que Jehovah l'enseigna lui-même aux anges, qui l'enseignèrent à leur tour aux hommes, par Adam et les Patriarches.Moïse, sur le mont Sinaï, reçut l'explication de quelques clés supplémentaires. D'où deux Lois essentielles : celle de Moïse, telle que l'a transmise le Pentateuque et qui est destinée au peuple — et la Kabbale, science secrète réservée aux sages d'Israël. Dieu a établi différents degrés de subordination entre lui et les anges, entre les anges et les astres, entre les astres et notre monde. Il a imprimé les caractéristiques de ces rapports fondamentaux sur les lettres, les nombres, les symboles et a révélé la manière de les consulter pour comprendre les rapports existants entre tous les êtres réels.De ce principe découlent les croyances des Kabbalistes sur les mots, les lettres, les nombres — à travers mille divergences sur l'interprétation des livres sacrés, sur l'influence des astres, sur le commerce des esprits et sur toutes les propriétés symboliques des êtres et des choses.La Kabbale se divise en trois sections principales : la Géométrie, la Notarique et la Thémura. Ces livres développent toutes les manières d'interpréter les noms par les nombres correspondant à chaque lettre qui les composent. Elle donne aussi une méthode d'interprétation par permutation des lettres, etc...Les textes composant la Kabbale sont d'ailleurs aussi nombreux que variés, ils ont été périodiquement perdus, retrouvés ou reconstitués et les plus certains sont parmi les plus anciens, le Sépher-Ietzirah, et parmi les plus récents le Zohar. L'ensemble de la Kabbale contraste singulièrement avec le Talmud, rituel minutieux ne concernant que la pratique extérieure de la religion.Les clefs d'interprétation de la Kabbale sont nombreuses (voir aux mots Séphiroth, Alphabet), elles deviennent même innombrables à partir du XIIIe siècle, date à laquelle apparut en Europe le Sépher-Iezirah et le Zohar (livre de la Création et livre de la Splendeur) par les soins d'Isaac l'Aveugle, juif français, habitant à Pesquières, en Provence.Après avoir fleuri en Espagne, puis dans toute l'Europe, puis dans le Moyen-Orient, après s'être notamment agrémentée d'additions sans nombre, elle donna lieu, au xve siècle, à la création d'un rituel magique par les soins d'Isaac Lorin, juif de Jérusalem. C'est à cette époque qu'on assigne le début de la Kabbale moderne. Les alchimistes l'utilisent et l'enrichissent à leur tour.Actuellement on cherche encore des sens supplémentaires à ses Arcanes arachnéens dans les œuvres du Dante, de Raymond Lulle, de Pic de la Mirandole, d'Agrippa de Netde Paracelse et de tous les modernes qui s'expriment sans clarté.Parmi les Kabbalistes contemporains, car il en existe, il faut distinguer les classiques comme Serouya, des encyclopédistes comme Marqués-Rivière, des esprits d'immense envergure comme Enel ; mais aussi des abstracteurs de quintessence péchant surtout par une obscurité totale de l'esprit, doublée d'un goût pathologique du mystère.
— Karajamea — (Mythologie mahométane). Dans la Perse antique, le Karajamea était un recueil d'oracles composé de 9.000 vers de cinquante lettres. On en attribue la paternité au mage Shah Sephi. On le consultait dans les cas graves.
— Karma — Le Karma est une notion orientale assez complexe que nous ne pouvons exposer avec rigueur dans les limites de cet article. Nous en donnerons donc :1°) Une image simplifiée à l'usage des profanes.2°) Une explication critique à l'usage des initiés.1°) La loi du Karma est une loi morale en vertu de laquelle nos bonnes et mauvaises actions nous suivent à travers nos existences successives. A la vérité, nous sommes enchaînés karmiquement non seulement à notre passé, mais au passé du Monde. La notion de Karma suppose donc que, tout en changeant de corps et de personnalités, quelque chose de nous subsiste jusqu'à l'épuration totale — encore que tout souvenir nous en soit retiré pendant nos apparitions sur terre.2°) Au milieu est le Rien, dit Bouddha. Autour, nous prenons des formes diverses et, en ce qui nous concerne, des personnalités diverses selon l'enchaînement du déterminisme universel. Nous sommes une vague de l'Océan. Nous procédons des vagues précédentes. Si la vague antérieure était très élevée, le creux suivant sera très profond et la vague suivante très élevée.Pourtant rien n'est passé d'une vague à l'autre, sinon la notion abstraite d'un module. Mais si moi, vague une telle, je subis la détermination de la vague précédente, si j'ai sa forme, sa personnalité, je n'ai pourtant rien de commun avec elle : mon eau et son eau ne sont pas au même endroit et son eau n'est pas venue d'un endroit à l'autre. C'est une autre vague ; moi, je suis d'une autre substance.Et pourtant, en fin de compte, nous sommes le même océan. Le Karma est l'Océan du Tout ; en lui, les formes, qui ne sont rien, s'enchaînent avec rigueur. Moi, je suis l'eau de ma vague et je ne dépends de rien. Pourtant, je vais m'évanouir et le « quelque chose » va passer à la vague suivante. Cela ne regarde que l'océan. Au surplus, je n'y peux rien, sinon me résoudre à être océan, c'est-à-dire Tout, et non pas « forme de la vague », c'est-à-dire Rien... ce rien qui passe avec rigueur. En un mot, le Karma n'existe que dans les limites du Moi et là, il existe.Mais aussitôt que je suis sorti de là pour rentrer dans le Soi universel, il n'a plus de sens. Si d'aventure je revenais habiter un Moi nouveau, je retrouverais le Karma, et mon nouveau Moi subirait évidemment, au même titre que l'humanité entière, les conséquences de tout ce qui a précédé et aussi de la cause particulière que constituait mon Moi ancien. Et ainsi de suite jusqu'à ce que l'Océan n'ait plus de vagues.Métaphysiquement parlant, le Karma n'a de sens que dans les limites du Moi. On peut donc le considérer comme une catégorie transcendantale de la Morale.
— Karra-Kalf — Haute magie islandaise moderne ; elle visait à faire apparaître le diable sous la forme d'un veau nouveau-né non nettoyé par sa mère. L'initié devait opérer cette toilette avec sa langue.
— Kelby — Selon la tradition écossaise, le Kelby est un esprit habitant les eaux fluviales et apparaissant sous la forme d'un cheval. Il aurait un pouvoir maléfique et de fascination.Selon quelques variantes de cette superstition, le Kelby porterait une torche.
— Kelen et Nesrach — Démon que la tradition arabe et les démonologues du Moyen Age prétendaient présider aux amours illicites, aux débauches, aux orgies, aux incestes.
— Kenne — Pierre fabuleuse qui se serait formée dans l'œil d'un cerf et aurait des vertus particulières contre les venins.
— King’s — Ensemble de livres sacrés chinois au nombre de cinq (le nombre cinq occupe une place centrale dans la philosophie chinoise). Ce sont :1°) Le Y-King, le plus ancien (livre de magie et de divination).2°) Le Chou-King (également magique et d'ailleurs apocryphe).3°) Le Tchun-Tsieou, ou livre du Printemps et de l'Automne, qu'on attribue à Confucius, sans aucune preuve.4°) Le Chi-King (prophétique et versifié).5°) Li-Ki (livre de morale également attribué à Confucius).Ces livres portent ce nom depuis l'époque à laquelle ils ont été remis en ordre par Kou Fu Tchéou (Confucius). Mais le mot King signifie livre et d'autres ouvrages importants sont donc connus en Occident sous ce nom. Citons par exemple le Tao-Te-King, l'admirable livre de Lao-Tsé, et le Nan-Hoa-King, ou livre des fleurs du Midi, de Tchouang-Tseou.Ces livres, à l'exception des deux premiers, sont essentiellement philosophiques. On peut d'ailleurs en dire autant des premiers, mais il s'agit de systèmes très complexes dont les clefs sont à la fois des vues très profondes sur le Cosmos, des Mentrams et des Arcanes (voir aux mots Ha-Do et Pa-Koi).
— Kio — Livre sacré japonais contenant les enseignements que Xara avait écrits sur les feuilles d'un arbre et que ses disciples recueillirent en un précieux manuscrit qui se trouve actuellement dans le temple de Xara.
— Koum Boum — (Cent mille images). Nom d'un monastère thibétain célèbre construit au lieu de la naissance du réformateur Tsong (XVe siècle). En cet endroit, poussa un arbre dont les feuilles portaient des inscriptions ou des illustrations.Ces « images » étaient celles de Tsong-Khapa, de Manjoucri et de Cambara ; les inscriptions étaient « les Six Ecritures », c'est-à-dire la formule Aum-mani-paadmé-oum. Des missionnaires catholiques affirment avoir lu cette inscription sur les feuilles naissantes et même sous l'écorce lorsqu'on la soulevait.Toutefois, cet arbre miraculeux est, depuis longtemps, emmuré dans une tour creuse (un ) occupant le centre du monastère, de sorte que personne ne peut dire si le prodige s'est perpétué.