(On trouvera aux articles consacrés au ZODIAQUE et à ses différents signes, aux planètes et à chacune d'elles, au Thème astrologique et dans les tableaux de correspondances in carda toutes les indications d'ordre technique.)

L'astrologie est, d'une façon générale, la discipline de découverte, d'étude et d'utilisation des rapports constants qui existent entre l'état et les mouvements du ciel et les événements, ou processus terrestres. Le temps et la nature même de l'étude ont introduit dans le vaste domaine de l'astrologie un certain nombre de distinctions qu'il faut d'abord fixer.

On distingue d'abord, comme deux choses profondément différentes, d'une part, l'application du symbolisme planétaire à l'interprétation ou à la prévision des faits terrestres ou humains — ce qui peut être l'objet de toutes les discussions et divergences — et, d'autre part, l'édifice même du symbolisme astrologique. Ce dernier est un réseau complexe qui n'ambitionne pas par lui-même de s'appliquer à la vie des humains, mais qui prolonge le symbolisme mythologique et ce que nous avons appelé le symbolisme naturel.

Nous croyons que l'intérêt de ce fonds commun à l'astrologie et à toutes les disciplines d'analyse n'échappe plus à personne sinon à ceux qui ne voient pas pour la seule raison qu'ils ne veulent pas regarder. La psychanalyse notamment nous a fait découvrir que le jeu des oppositions et articulations du symbolisme astrologico-mythologique trouve son fondement dans la structure de l'inconscient universel. A ce titre, le symbolisme astrologique est à la fois une mine et une clef.

Parmi les autres distinctions importantes, il faut signaler celle que font les contemporains entre l'astrologie traditionnelle ou analogique et l'astrologie scientifique. Dans l'esprit de la plupart de ceux qui insistent sur la suprématie de cette dernière, il n'est malheureusement pas souvent question de restaurer, avec une rigueur scientifique, la substance même de l'astrologie, mais tout au contraire d'y substituer une recherche statistique sur l'influence des astres.
 
Des expressions comme Astro-dynamique, Cosmobiologie, Cosmopsychologie, etc..., conviendraient bien mieux pour définir ce but.

On pourrait même plus précisément encore fixer la méthodologie d'une psychologie astronomique, d'une biologie astronomique et d'une sociologie astronomique tout comme nous avons une psychologie physiologique ou une sociologie économique. Cette nomenclature aurait le grand avantage de mettre les choses à leur place.

L'astrologie scientifique correspond à une notion hybride. Chercher statistiquement si le trigone est réellement bénéfique et la quadrature réellement maléfique est une application des méthodes expérimentales à des notions irrationnelles — ce qui n'est pas dénué d'intérêt, mais sort du cadre des sciences au sens plein du mot. La confusion retentit dans les développements donnés par les astrologues scientifiques aux faits astrologiques : ils ne savent pas, ou n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la signification de certains
 aspects, mais font de savants calculs pour définir les limites de ces aspects à un demi-degré près, etc..., etc... Faire de l'astrologie scientifique serait très exactement :

1°) Abandonner toute notion
 a priori, voir celles que l'expérience implique, et choisir entre elles celles qui présentent la plus grande maniabilité.

2°) Partir des faits bruts, tant dans les images du ciel que dans les destins correspondants. Notamment les répertorier en double fiche avec méthode.

3°) Prendre pour référence le Zodiaque réel et non le Zodiaque traditionnel. Supprimer au besoin toute notion de Zodiaque si cette notion n'est pas indispensable.

4°) Donner le premier pas aux recherches commencées au Goetheanum sur l'influence réelle des corps célestes.

Du point de vue « scientifique » au sens étroit, tout le reste est littérature. Il y a quelques années, un groupe de chercheurs avait imaginé le protocole suivant :
 

1°) Études en vue de l'établissement d'une notation internationale standard.

2°) Collection de documents en faisant appel aux archives souvent volumineuses des grands astrologues du monde.

3°) Transcription de ces documents, selon un double fichage (en notation astrologique standard d'une part, en fiche signalétique d'autre part).

4°) Étude statistique complète par profession, par sexe, par pays, par tempérament, par caractéristiques et, d'autre part, par position de chaque planète, par écart de position entre planètes et entre planètes et autres repères. Ladite tentative a surtout rencontré l'hostilité ou l'indifférence des astrologues, qui ont négligé de prêter leur documentation. Du point de vue de l'Astrologie traditionnelle, leur attitude est d'ailleurs défendable. C'est aux chercheurs à établir eux-mêmes leur matériel d étude.

Du point de vue du domaine de l'astrologie, on distingue l'astrologie généthliaque, l'astrologie médicale, l'astrologie météorologique, l'astrologie végétale, l'astrologie mondiale.
 L'Astrologie généthliaque ou astrologie judiciaire ou astrologie individuelle est celle qui traite des rapports entre les faits célestes et le destin d'un individu donné. Elle est la plus répandue et c'est elle qui a donné lieu au plus grand nombre de recherches, ce qui est la conséquence normale de notre égocentrisme. 

L'astrologie médicale (voir ce mot) a été l'objet de nombreuses spéculations, dont quelques-unes valables. Toutefois, on est très gêné par le fait que les conceptions médicales changent tous les cinquante ans et pour cette raison, tout jugement est impossible dans le détail ou à l'échelle du temps, faute de système fixe de référence. 

L'astrologie météorologique étudie les rapports qui existent entre les configurations célestes et le temps. Elle a donné lieu à de fort importants travaux, notamment ceux du Dr Maag (Allemagne). Cette branche mériterait d'être étudiée, car ses premiers résultats sont extrêmement prometteurs. 

L'astrologie végétale étudie l'influence des configurations du ciel sur la germination, la croissance et la fructification, et plus particulièrement sur l'agriculture et l'arboriculture. 

L'astrologie mondiale, qu'on devrait plus justement appeler astrologie sociologique, étudie les rapports qui existent entre les faits sociaux et humains et les configurations célestes. L'astrologie mondiale (voir ce mot) jusqu'alors étudiée à plusieurs points de vue particuliers, promet une carrière brillante sous l'impulsion des recherches d'Armand Barbault.

Toutes ces distinctions étant faites, il reste à mentionner qu'on peut en établir une autre, extrêmement importante, concernant le fonds même de l'astrologie selon qu'on considère le symbolisme astrologique comme un support de voyance, comme un langage analogique ou comme un stade préscientifique.

-1°) Si l'astrologie, par la complexité même de son symbolisme et de son articulation qualitative peut être considérée comme un support de voyance, il n'y a plus de question à se poser. En effet, le thème astrologique peut être envisagé à partir des aspects relatifs entre les neuf planètes, à partir des rapports de chacune de ces planètes et de chacune de leurs combinaisons avec les signes du Zodiaque, à partir des rapports de chacune de ces planètes et de chacune de leurs combinaisons avec les Maisons, à partir des rapports de chacune de ces planètes et de leurs combinaisons avec chacune des planètes gouvernant les signes, à partir des rapports entre les Maisons et les signes du Zodiaque — sans parler des étoiles fixes, des « parts » (la Part de Fortune n'est que la plus connue), des nœuds lunaires, des « antennes », des planètes en voie de découverte, des astéroïdes, etc..., etc...

Cela dresse un jeu de plusieurs dizaines de milliers de combinaisons dans chaque thème. Aussi l'intuition a-t-elle beau jeu de choisir celles qui correspondent à ce qu'elle veut mettre en lumière. Dans bien des cas, les astrologues les plus sérieux sont portés par leur intuition (et les plus réputés, par leur voyance). Ils commencent leur interprétation selon la bonne tradition, puis, guidés par le chemin des analogies, ils quittent le sol et parlent de choses précises qu'un thème ne peut rationnellement pas contenir. Le procédé est d'ailleurs excellent ; mais là, l'astrologie n'est plus en cause.

-2°) L'Astrologie veut être scientifique, elle a le choix entre une conception contemporaine et une conception vieillotte de la science. Nous n'avons pas à formuler d'avis, mais il semble qu'en toute logique, il faille toujours, dans cette voie, opter pour la dernière. Selon la conception vieillotte, les phénomènes s'expliquent par leur filiation selon le principe de causalité — les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets. Or, il est impossible de définir la causalité sans faire intervenir la notion de temps (un phénomène est la cause d'un autre lorsqu'il est toujours suivi de cet autre).

La relativité du temps, rendant caduque toute notion d'antériorité et de postériorité, oblige la science moderne à envisager que les faits tiennent entre eux des rapports defait, mais que ces rapports ne sont sous-tendus par aucun principe de causalité. Ce dernier n'existe qu'en apparence et pour notre cerveau. Autant dire que les choses sont comme elles sont, qu'on y découvre des constantes ou des invariants, mais qu'il ne faut pas s'hypnotiser sur tout ce qui n'est pas rapport de structure.

A ce titre, l'astrologie dite scientifique n'a pas à forcer la vérité en voulant à toute force faire intervenir des « influx ». Elle a d'autant moins à le faire qu'elle ne les a pas définis. Parlant ce langage, elle se fait le pâle reflet d'une physique déjà révolue ; elle suit la « mode » des radiations, voilà tout. On pourrait aussi bien dire que les corps célestes émettent des particules, ou bien « qu'ils ont horreur » de tout principe contraire au leur (comme s'exprimait la physique d'avant Pascal), ou bien encore que l'astre est un pôle et crée un champ... tout cela serait aussi gratuit et aussi déplaisant aux oreilles d'un véritable savant. Il ne s'agit pas de leur contester le droit de faire des comparaisons, mais seulement de regretter qu'ils ne prennent pas leur notion d'influx pour une comparaison commode. Pour le reste, nous avons déjà exprimé notre point de vue : si c'est scientifiquement qu'il faut envisager l'astrologie (et c'est une position valable et forte), attendons qu'elle soit créée.

-3°) Si l'astrologie accepte de reposeruniquementsur l'analogie, toute difficulté disparaît. Encore faut-il voir comment cela peut se faire et dans quelle mesure ce fondement est justifié dans le cas particulier. D'abord, une considération prime tout le reste. Nous avons vu que les physiciens eux-mêmes en sont arrivés à relever lesrapportsconstants dans la nature, sans trop chercher à se les expliquer — faute de le pouvoir. En plus, ils en sont arrivés à cette notion que les lois de la nature sont statistiques — c'est-à-dire des règles générales ou des résultantes globales. La Tradition en était au même point en mettant tout en rapport avec tout, sans expliquer pourquoi ni faire de ces rapports les plus constants des lois absolues.


Que les cycles planétaires soient en rapport avec nos existences, c'est un fait ou ce n'en est pas un ; que d'autres éléments interviennent qui compliquent la lecture de ces rapports, c'est le plus probable, mais n'ôte rien à l'hypothèse et ne permet pas de l'infirmer. D'autant plus que lorsque nous regardons autour de nous, c'est bien le jeu de ces rapports sans causalité qui expliquent toute chose de notre vie : il est huit heures, je me lève — c'est ainsi que cela commence. Il n'y a pas de rapports de causalité entre le réveil et le fait de rejeter mes couvertures, mais un rapport de convenance. 

Ce rapport de convenance n'est pas une loi absolue (le dimanche, je ne me lève pas à huit heures) ; on peut l'expliquer par des rythmes, des cycles, des considérations d'ordre pratique... En fin de compte, ce qui cadre le mieux avec le fait, c'est qu'il existe un rapport analogique entre le début du jour et le début de la vie active : cela est le principe d'explication générale, celui qui va rester valable aussi bien quand je pense aux plantes qu'aux animaux, qu'aux usines. Assurément, les animaux nocturnes s'endorment le matin... parce qu'ils sont nocturnes — c'est-à-dire qu'ils ont un rythme inverse et tout un symbolisme inverse.

L'explication analogique ne sacrifie pas le détail comme la loi absolue des rationalistes du XVIIIe siècle. Au contraire, la structure analogique de chaque individualité explique comment les rythmes généraux se réfractent dans chaque cas particulier, Bref, l'astrologie ne fait pas autre chose que ce que nous faisons quand nous disons : « Tiens ! Les feuilles poussent, c'est le printemps ! On va mettre des robes légères... au fait, comment les porte-t-on cette année ? » D'un cycle ou d'un stade, la pensée va, avec évidence, à un autre cycle et à un autre stade correspondant, et on se demande comment cet autre cycle se combine avec les cycles propres à un autre plan. La Tradition astrologique ne fait pas autre chose que d'énumérer des
 correspondances, ce en quoi elle est la vraie pensée expérimentale.

D'où viennent donc ces correspondances ? Est-ce toujours de l'observation ? Nous ne saurions trancher. Ce qu'on peut penser, c'est que les faits d'observation (consciente ou inconsciente) sont l'armature de la Tradition : c'en est le noyau. Le matin, les feuilles se déploient, les oiseaux chantent, on y voit. A une autre échelle au printemps, les arbres poussent, les oiseaux chantent à nouveau, on y voit plus longtemps.

A une autre échelle l'enfance se caractérise par la croissance, le pépiement, puis les cris et le bruit, la découverte du monde par la curiosité, qui est le flambeau de l'intellect. A une autre échelle : le premier quart d'une aventure entre un homme et une femme, c'est l'illumination, la sève, la gaieté. On peut poursuivre le parallèle en comparant les deuxième, troisième, quatrième quarts de tous ces cycles. Cela, c'est l'observation qui l'enseigne. A partir de quoi, le fruit de cette constatation devient une sorte de guide pour la pensée. Quand les feuilles paraissent, on pense aux robes d'été, quand les oiseaux pépient, on sait qu'il sera bientôt l'heure de se lever, quand l'adolescent devient pondéré, on sait que sa vie approche de son été et qu'aux emballements vont succéder les passions brûlantes, on sait d'un homme que si sa curiosité s'éteint, il en est à l'automne de sa vie, qu'il va atteindre l'âge auquel on a toujours froid, où l'on vit des fruits de son activité passée, etc..., etc...

Que les premiers penseurs aient essayé de codifier tout cela, rien de plus naturel ; qu'ils aient pensé que les cycles se correspondent tous, et que ceux du ciel étaient les plus immuables et les plus grandioses, et qu'en cela ils pouvaient servir de référence pour symboliser tous les autres... c'était bien naturel aussi. En outre et d'autre part, il est une chose frappante et qui nous amène à considérer la pensée analogique sous un autre angle : considérons une réunion de plusieurs personnes assemblées pour sept ou huit heures consécutives. Comme la nature nous contraint à manger plusieurs fois par jour, un repas va se trouver inclus dans le temps de la rencontre. Trois possibilités s'offrent qui permettent également d'occuper l'après-midi :
 


1°) Se retrouver vers la fin de la matinée, déjeuner vers une heure, rester ensemble jusqu'à la fin de l'après-midi.

2°) Se retrouver pour déjeuner et se quitter avant dîner ;

3°) Se retrouver après déjeuner et rester ensemble jusqu'au dîner inclus.


Il est expérimentalement vérifiable que ces trois types de réunion n'auront pas le même caractère. Celle qui commencera par un repas sera empreinte d'une chaleur toute différente ; la rencontre du matin, dans le premier cas, décidera des modes de liaison des personnes réunies ; dans le troisième système au contraire, les occupations de l'après-midi et les liaisons qu'elles conditionneront décideront de la façon de se placer à table et des conversations qu'on y tiendra. 

Autrement dit, une phase est en partie déterminée par son origine, et, par quelque côté, procède tout entière des caractéristiques de son commencement. Des exemples plus scientifiques démontreraient la même chose, et l'expérience banale aussi : les asperges du début de la saison sont plus tendres que celles de la fin, les légumes de printemps sont plus pâles et moins consistants que ceux qu'on récolte au même endroit, sur le même pied, deux mois plus tard — comme si le moment initial avait communiqué ses caractéristiques à la chose tout entière.

Lorsqu'on considère une phase d'évolution cyclique, on peut donc la comprendre en connaissant le cycle considéré et ses assonances et dissonances avec tous les autres cycles de la même classe — puis, en ajoutant à ces notions la considération du moment initial de cette phase. Quand l'astrologue considère une vie humaine, il l'interprète à partir de ce qu'il sait sur les correspondances humaines dont les mouvements planétaires fournissent une image-clef ; puis il y ajoute la considération de l'état du ciel à l'instant initial de cette vie qu'il étudie, pensant à juste titre que toute la vie ressemblera à ce moment-là. Tel est le fondement de l'art de l'astrologie.

Dans la mesure où tout est basé sur l'analogie (y compris l'induction scientifique d'ailleurs), on peut mettre le monde en formules, et la symbolique astrologique à l'état pur est l'un des jeux de formules possibles. L'appliquer à ce que sont les
 moments initiaux et en déduire ce que sera le cycle complet dans le cas particulier correspondant au moment initial — c'est somme toute assez scientifique. Mais le procédé, simple en apparence, est plein d'embûches. En premier lieu, une assonance n'est pas toujours facile à définir, sinon par des comparaisons et des images (méthode bergsonienne, d'ailleurs). 


D'abord, il peut arriver qu'on croie percevoir une assonance où il n'y en a pas ; ensuite, un élève ultérieur peut prendre les comparaisons et les images dans un sens tout à fait différent de celui qu'on avait voulu leur donner. Outre ces deux premiers écueils, inhérents aux problèmes de l'expression, la vérité traditionnelle est tombée, aussitôt née sans doute, entre les mains de trois catégories d'individus également dangereux. 


Les premiers ont pris les images au pied de la lettre et ont transformé le message en un code. 
Les deuxièmes ont voulu instaurer entre les symboles un ordre logique, déformant ceux-ci et inventant ceux-là pour que leurs tableaux synoptiques soient homogènes et symétriques. 
Les troisièmes, par sottise, se sont trompés en transcrivant, ont renversé les puzzles et refait une seule boite du tout —quand ils ne sont pas allés jusqu'à rajouter des pièces de leur façon ou raboter celles qui ne pouvaient tenir dans leur boîte.

Tout cela constitue, après un malaxage qui a duré au moins trois millénaires et que les astrologues « scientifiques » se chargent de perfectionner, un mélange assez ahurissant. Les définitions des Maisons (voir ce mot), procédant à l'origine de celles des constellations zodiacales, sont devenues des chefs-d’œuvre de fantaisie et d'hétérogénéité.
Nous ne saurions imposer ici de définition personnelle — car un dictionnaire n'est pas un traité — mais nous conseillons à tous ceux qui veulent faire du bon travail de défricher l'astrologie traditionnelle sans perdre de vue qu'elle n'est qu'une expression de la structure analogique du monde ; qu'à ce titre, elle n'a pas à être compliquée, mais précisée, pas à être logicisée mais fidélisée, pas à être respectée à la lettre mais comprise dans son esprit, pas à être justifiée de force dans ses détails les plus saugrenus, mais décantée de ses âneries additionnelles.

Après avoir examiné les différentes acceptions de l'astrologie, il reste à dire si cet outillage à facettes est utilisable ou non d'un point de vue purement pratique. Nous répondons oui, sans hésitation ; mais en subordonnant cette réponse à des conditions précises concernant chaque acception :

1°) Considérée comme support de voyance, l'astrologie est un excellent outil. Bien entendu, ses résultats sont ce qu'est le voyant.

2°) Considérée comme science, l'astrologie est pleine de promesses. Toutefois, comme nous l'avons déjà dit, il n'y a pas encore d'astrologie scientifique. On peut ajouter que le jour où elle existera, elle portera un autre nom.
 

3°) L'astrologie, clef d'application des analogies, est à la fois un outil de découverte et de prédiction. Mais, nous l'avons dit, la Tradition astrologique est un mélange. Elle ne peut être utilisée que par ceux qui peuvent faire le tri. Pour savoir faire le tri, il faut d'abord de solides connaissances. Et pour restaurer le sens vrai des filières symbolisées dans les arcanes généthliaques, il faut avoir fait, à l'intérieur de soi, un certain chemin.

Il y a un moment précis où l'évidence d'une filiation apparaît à la lumière d'un symbole ; c'est le moment précis où le symbolisme émerge dans le monde du Réel. Pour y émerger, il faut avoir nagé longtemps sous l'eau, à la recherche de la lumière et avec l'aide de la lumière intérieure. Sans elle, sans le travail qu'elle guide, il n'y a pas de compréhension possible des symboles. L'érudition notamment ne la donne jamais à elle seule.

Autrement dit, l'astrologie n'est valable que si elle est appliquée :
 


1°) par un voyant de qualité ;

2°) par un homme possédant non pas des connaissances mais la Connaissance.


L'ennui est que, si l'on trouve assez aisément des astrologues de la première catégorie, ceux de la seconde sont assez peu enclins à dresser et à étudier le Thème du premier inquiet venu. 
Car il est un dernier aspect de la chose astrologique qu'il convient de ne pas méconnaître, c'est que l'étude d'un thème est un travail long et ardu. Parce que des fakirs de quatrième page offrent un horoscope pour le prix d'un kilo de carottes, on est enclin à croire qu'il est possible de faire une interprétation rapide et simplifiée d'un thème. Or, on ne fait pas plus l'étude simplifiée d'une vie qu'on ne fait de diagnostic simplifié en médecine.

Pour clore ce long exposé, il faut encore signaler que le symbolisme astrologique ne s'exprime pas exclusivement sous la forme à laquelle nous nous en sommes tenus — obligés que nous étions de ne pas brouiller les idées, ni de noyer l'essentiel sous le détail. Il existe d'abord des symbolismes simplifiés (exemple : l'astrologie dite chaldéenne) ; il existe des symbolismes différents dans leur expression (exemple : l'astrologie chinoise) ; il existe enfin des disciplines mixtes procédant en partie seulement de la symbolique astrologique (exemples : Astrologie onomantique, Astrologie kabbalistique).