Dans la mythologie naturelle de l'espèce humaine, les arbres tiennent une place comparable à celle des animaux. Nous n'avons pas cru devoir faire une place aux attributs et particularités de chaque espèce végétale. L'article Animaux du présent dictionnaire donne les idées directrices de ce genre de symbolisme.

L'arbre en soi relève d'un symbolisme très complexe. D'une part, élevé de la terre, il représente les forces évolutives par opposition aux forces d'en haut (l'arbre de vie, moyen d'élévation de l'homme, avec risque de chute). Par ailleurs, et en tant que projection anthropocentrique, il représente la vie végétative. Enfin, et par sa forme même, il est appelé à figurer tout ce qui est synthèse suivie d'analyse, dans le temps comme dans l'espace (arbre généalogique, arbre des dix Séphiroths, arbre du songe prophétique de Zoroastre, de Booz, etc...).

Le principe vivant des arbres a toujours été largement mis à contribution par la magie (voir au mot Plantes). A ce titre, chaque essence d'arbre a, bien entendu, sa vertu particulière. En magie des campagnes, on pratique encore couramment l'assumation par le chêne : lorsqu'un malade souffre d'une plaie suppurante, on perce un chêne jusqu'au cœur d'un trou assez large pour pouvoir y introduire un pansement souillé provenant de la plaie (il convient en outre de respecter, pour le moment de cette opération, les conditions astrologiques convenables). On bouche le trou avec du bois et un onguent imperméable. Le malade guérit, mais si l'on vient à abattre l'arbre, il risque des accidents généraux graves.

Sauf dans les conceptions philosophico-religieuses résolument anthropocentriques (l'homme a seul une âme, etc...) il est à peu près universellement considéré que les arbres, comme les êtres vivants, ont un psychisme. Le Dr Fauveau de Courmelle a publié des photographies d'astral des plantes. Certains faits de biologie végétale, qu'on « explique » par les tropismes, rendent difficilement concevable qu'une plante supérieure soit privée au moins d'un système coordinateur des réactions. Toute la question est à reprendre et à étudier du point de vue scientifique ; mais il est évident que la science actuelle n n'est pas encore assez débarrassée de ses interdits métaphysiques pour l'aborder avec objectivité.