— Prémonition — On appelle prémonition le fait de savoir à l'avance qu'un événement va se produire, sans qu'aient pu jouer les processus habituels du raisonnement, ou la sensation ou la perception de signes prodromiques.

Flammarion cite le cas d'un homme qui ne parvient pas à s'endormir, puis tout à coup, est obsédé par l'idée de changer son lit de place. Tout en jugeant cela ridicule et après avoir atermoyé un long moment, il se décide à le faire. A peine était-il réinstallé dans son lit que le plafond s'effondrait avec ses poutres et ses plâtras.

  

L'endroit où se trouvait le lit précédemment avait précisément reçu les matériaux les plus lourds et l'homme n'aurait pas manqué d'être grièvement blessé ; où il se trouvait, au contraire, le plafond avait tenu. Cet exemple n'est pas probant, et nous le citons précisément pour montrer la difficulté de la critique qui s'impose dans de tels cas. Avant que le plafond soit tombé, il est admissible et même vraisemblable qu'il a ployé et, par conséquent, émis des craquements ou des crissements sourds.

Ne peut-on pas supposer que l'inconscient du sujet, interprétant ces bruits, a conditionné le comportement prémonitoire ?

 

Beaucoup de gens racontent leurs prémonitions ; dans le plus grand nombre des cas, il s'agit d'une précision à partir d'éléments inconscients. Mais il existe de vraies prémonitions, et pas seulement chez les humains. On cite à l'infini des cas de soldats de la guerre de 1914-18, habituellement courageux et qui, un beau jour, pas plus dangereux que tous les autres, annonçaient à leurs camarades que ce serait leur tour ce jour-là.

 

Là aussi, une critique statistique — mais elle a été faite — s'imposait, et si l'on prend soin de distinguer le « vague pressentiment » de la certitude prémonitoire, la question est jugée. Dans le fond, la prémonition ne diffère pas de la voyance (et c'est à ce mot que nous renvoyons le lecteur). Parmi les phénomènes de voyance, elle se caractérise par le fait d'être généralement accidentelle et inopinée.