Encyclopédie Ésotérique – Volume D

Démons

Comme eux, ils étaient dotés, selon certains, d'un corps subtil, qu'on ne pouvait apercevoir que dans certaines circonstances et conditions. Le christianisme, répudiant les Dieux païens, devait logiquement rejeter leurs intermédiaires dans le maudit, où ils ont retrouvé les diables et Satan.C'est donc assez récemment que le mot démon a pris le sens péjoratif qu'on lui donne aujourd'hui. A l'origine, la mythologie rabbinique explique les choses comme elle le peut, et les Docteurs du Talmud expliquent l'existence des démons de plusieurs façons :1°) Dieu les créa le même jour où il créa les enfers, mais dut les laisser sans corps faute de temps, car c'était le jour du Sabbat et il ne pouvait pas continuer à travailler sans violer la loi.2°) Adam n'approcha pas Ève tout de suite ; l'ange Samuel, touché de la beauté de cette dernière, la féconda et elle mit au monde les démons.3°) Adam, qui était une sorte de scélérat, enfanta les démons — avec plusieurs femmes d'ailleurs (Lilith, Nahama).4°) Les démons sont des anges déchus par la jalousie de l'homme ; mâles et femelles ils procréent d'autres démons.5°) Les âmes des damnés peuvent aussi venir sur terre sous forme de démons, etc. Les démons de la mythologie rabbinique ont trois caractères communs avec les anges. Ils ont des ailes, ils volent et ils connaissent l'avenir ; et trois caractères communs avec les hommes : ils sont obligés de manger et boire, ils procréent, ils meurent.Que les démons aient acquis leur mauvaise réputation depuis l'affirmation du courant judéo-chrétien ne signifie pas que notre civilisation soit la seule à les considérer comme maléfiques : les Moluquois croient que les démons entrent par leur toit la nuit, qu'on les rencontre dehors dès que le jour tombe, et se présentent de toutes sortes de manières.Les Siamois appellent démons les âmes des criminels, des nouveau-nés, des femmes mortes en couches, de ceux qui sont morts en duel, en un mot, de tous ceux qui se sont rendus indignes des honneurs de la sépulture.Le symbolisme naturel de la nuit, du danger, du péché, du mal, explique aisément que toutes les mythologies attribuent des caractéristiques correspondantes aux démons. Toutes les fois qu'une civilisation n'est pas axée sur l'idée de péché (cas de la Grèce antique), les démons sont plutôt des génies (voir ce mot) et perdent leur caractère essentiellement maléfique. Ce processus laisse penser que, conformément à la psychanalyse contemporaine du folklore et de la mythologie, les démons correspondent à une projection collective. Il n'est pas certain pour autant que cette projection soit purement mentale. Le psychique collectif peut générer des entités plus ou moins concrètes.Autrement dit, les démons peuvent ou ont pu exister au même titre que les matérialisations ectoplasmiques ou encore au même titre que le corps astral, le corps glorieux, etc... (voir aussi au mot Diable).

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Dent De Loup

On faisait autrefois porter aux enfants une dent de loup pour qu'ils ne soient pas sujets à la peur. D'autre part, les dents de loup sont aussi l'attribut des sorcières et font partie de nombreuses amulettes.Cette pratique, qui peut faire sourire, procède très exactement de la participation magique qui est à la base, non seulement de tous les pantacles non scientifiques (main de Fatma, Sacré-Cœur en breloque, et tous autres talismans figurant une partie du corps doués de vertus définies), mais des formes élémentaires ou différenciées de la médecine des semblables.Sous sa forme élémentaire, on la trouve par exemple dans certaines tribus africaines où, après la chasse, on donne en partage au fils aîné les testicules, et aux jeunes hommes de la tribu le cœur. C'est encore du même esprit que procède la préservation du nourrisson par un collier d'ambre.Enfin, dans la médecine dite allopathique, l'opothérapie procède intégralement de la participation par ingestion cependant que la médecine homéopathique utilise des principes analogues, inspirés de la méthode des signatures (voir ce mot).

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Dents De Morts

Les Dents de morts sont des préservatif puissant contre les maléfices.Notamment employées en fumigation,excellaient à dénouer l'aiguillette (voir au mot Aiguilette).

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Destin

Mythologiquement, le Destin est allégoriquement représenté par une femme la Destinée.Née du Chaos, elle a aux pieds le globe terrestre et tient dans les mains l'urne qui contient le destin des hommes. On croyait ses arrêts irrévocables et son pouvoir si grand que tous les autres dieux lui étaient subordonnés. On admettait plusieurs Destins. Cette pluralité des destins possibles semble contradictoire en soi ; du moins constitue-t-elle une sorte de liberté relative qui met en cause la valeur de toutes les sciences divinatoires. La notion de Fatum, telle que l'Orient l'envisage quelquefois (le Mec-Toub' arabe) traduit un déterminisme plus absolu, mais sans évincer toutefois une part de liberté individuelle. Essayons, en quelques lignes, de fixer cette importante question.Lorsqu'on considère une jeune plante mais qu'on ne possède aucune connaissance en arboriculture, on ne sait dire ni si elle est appelée à pousser vite, ni quelles seront ses caractéristiques futures. Un jardinier, au contraire, affirmera : « Cette plante-là, dans deux ans, mesurera trois mètres, elle aura des fleurs telles et telles, mais peu de fruits », etc...On peut risquer des prédictions analogues sur les êtres humains : « Ce petit-là deviendra un homme sérieux... un tel ne fera jamais cela... », etc... C'est que tous les êtres, par leurs dispositions biologiques et psychologiques élémentaires, ont des aptitudes à devenir ceci ou cela. Sans intervention extérieure, sans coup de barre de la volonté, sans mainmise d'une autorité de rencontre, ils deviendront ceci ou cela.Ce devenir élémentaire peut être appelé le Destin N° 1.A supposer qu'on dise à un individu : « Vous fumez trop. Vous risquez des accidents », cet individu peut n'en tenir aucun compte et s'abandonner à son Destin N°1. Mais il peut aussi cesser de fumer et éviter lesdits accidents. La volonté personnelle peut donc changer le destin — ou la volonté d'une autorité extérieure, comme dans le cas du malade soumis au médecin ou de l'enfant soumis à ses parents. La conscience, celle du sujet ou celle des autres, a donc le pouvoir de créer un nouveau destin.Ce destin rectifié par la conscience peut être appelé le Destin N° 2. Il mérite le nom de destin et n'échappe pas pour autant au déterminisme général, puisque l'aptitude au redressement volontaire, les rencontres avec la révélation et influences étrangères, etc... sont inscrites à titre de possibilités dans le Destin N° 1.Le Destin N° 3 procède d'une considération beaucoup plus complexe une image nous la fera saisir. En mathématiques, on admet qu'un phénomène est soumis aux lois générales de la probabilité lorsqu'il est conditionné par plus de quatre facteurs prépondérants indépendants. C'est-à-dire qu'à l'échelle humaine, l'enchaînement des causes et des conséquences n'apparaît avec clarté que dans des limites étroites.De même, dans l'ordre des faits humains, les prédispositions bio-psychiques d'une part, les interventions volontaires d'autre part, ne constituent qu'une petite part des influences qui interviennent dans une vie. C'est dire que la vie telle qu'elle se déroule en fait est la résultante à la fois des prédispositions bio-psychiques personnelles, des interventions volontaires, des courants collectifs, des faits sociaux, des coordonnées générales d'une civilisation, des courants épidémiques, etc... C'est la résultante de tous ces facteurs qui correspond au Destin N° 3.Quant aux rapports qu'entretiennent ces trois destins, ils sont faciles à comprendre. Voici un homme, vivant au dix-neuvième siècle en milieu chrétien. Ses prédispositions bio-psychiques indiquent qu'il a le goût de l'aventure et des voyages, une forme d'esprit qui le rend accessible à la pensée arabe et orientale, un foie déficient ou vulnérable. Le fait qu'on lui révèle ces caractéristiques est aussi inscrit dans le Destin N° 1 s'il est bien lu.Il rencontrera effectivement l'occasion de partir en Orient et s'intéressera à la civilisation arabe — tout en évitant les excès et les imprudences parce qu'il sait avoir le foie fragile.Le Destin N° 3, depuis l'origine comportait la suite de l'histoire, à savoir que notre homme est atteint par la fièvre jaune, en dépit de toutes ses précautions. Il en meurt. En fait, cette mort était indiquée dans son Destin N° 1 et, à ce titre, on peut remarquer qu'il n'y a aucune différence entre la mort naturelle et la mort accidentelle.Les animaux qui sentent leur fin prochaine ont les mêmes comportements, que cette fin soit médicale ou violente. Les hommes, eux aussi, ont, dans quelques cas privilégiés, la prescience de leur mort, qu'elle soit tout à fait accidentelle (prémonitions de soldats au front) ou naturelle (l'attitude du malade qui « ne s'en sortira pas »). Encore que tout le monde n'ait pas la faculté de ressentir à l'avance ce qui va se produire, il faut admettre que cette prescience purement inconsciente est inscrite quelque part et peut s'exprimer par des signes. D'une manière générale, le caractère naturel ou accidentel des événements d'une vie ne modifie en rien la manière dont ces événements s'inscrivent dans l'inconscient individuel et cosmique et dans les signes qui les manifestent.En résumé, le Destin N° 1 est un destin brut, tel qu'on pourrait, avec une science adaptée et suffisante, le prédire à partir de signes bio-psychiques à un animal sauvage parce que, pour lui, le nombre de facteurs est plus limité parce que, du fait de l'absence de conscience, il est soumis à son Destin N°3 qui coïncide donc en quelque sorte avec son Destin N°1. Le Destin N°1 comporte en outre des signes révélateurs du Destin N°3, mais ces signes sont d'interprétation ardue parce qu'ils résument les influences et interventions venant modifier le Destin N°1 au sein duquel il est inscrit.Le Destin N°2 est celui que forge l'individu avec l'aide de sa conscience.Enfin, comme même avec l'aide de sa conscience, l'homme n'échappe pas à son destin d'animal cosmique, le Destin N° 3 correspond à la résultante. On peut le connaître d'avance, si l'on applique des dons particuliers d'intuition à l'interprétation des signes mantiques — surtout si l'on procède à cette interprétation en se maintenant sur un plan extra-psychologique, cosmique en quelque sorte ; à défaut, ce Destin N° 3 correspond à ce qu'on sait après, ce qu'en termes de temps, on appelle le passé une fois la comédie jouée.Sur la manière dont ces trois destins interviennent dans la voyance, voir l'article consacré à ce mot et à ce phénomène.

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Deux

Le nombre deux a naturellement le sens de division et le sens de couple (aux deux genres du mot).Symbole de l'ambivalence (voir ce mot), il est ambivalent lui-même. Aussi les attributs doubles ont-ils à la fois un sens sacré et un sens maudit (les cornes de Moïse et les cornes de Satan, l'amour sexué sacré et maudit, etc...).Le deux s'oppose donc au deux par le sens intérieur ; par les attributs extérieurs, il s'oppose au un (la Licorne opposée au bouc, Dieu l'Unique opposé au diable cornu et à sa duplicité, le Taureau cornu opposé au Scorpion à dard unique, les. Gémeaux opposés à la flèche du Sagittaire, etc...).

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Diable

Monstre noir occupant une place centrale dans les ténèbres, dans presque toutes les mythologies.Outre cela, le Diable est une. Entité dont nous discuterons par ailleurs la signification. Il y a des variations intéressantes à noter dans la notion de Diable. De nombreuses peuplades noires, par exemple, le voient blanc.Dans le canton d'Ante, en Afrique Centrale, le diable est un géant énorme dont la moitié du corps est pourrie.Sur la Côte d'Or, c'est un génie affamé auquel on jette toujours, avant le repas, sa part à terre.Certaines sectes shintoïstes (Japon) sont persuadées que le diable n'est autre chose que le renard — qu'ils appellent esprit malin. Ils pratiquent l'exorcisation de cet animal.Certaines peuplades primitives cherchent à détourner sa colère en déposant au long de tous les chemins des provisions de bouche en quantité ; d'autres organisent à période fixe des cérémonies visant à se le rendre favorable — cérémonies qui ressemblent quelquefois, par leur licence, aux Saturnales.Dans les îles du Pacifique, les sorciers passent pour avoir commerce avec le diable et celui-ci est figuré diversement.Dans les pays nordiques, il est plus généralement représenté sous une forme squelettique, accompagné de sorcières, de rats, de chauves-souris, etc... Le diable d'Occident, on le sait, a une forme humaine et même ne manque pas d'une certaine élégance (le Méphistophélès de Goethe a même de la classe). Cependant, la moyenne populaire le fait aussi noiraud, velu et maigre, il a les oreilles pointues et deux cornes au front, des pieds de bouc, des ongles en forme de griffes, une longue queue et une fourche à la main.Toutes ces caractéristiques ont un sens, nous le verrons. Mais par ailleurs, le diable apparaît souvent sous la forme d'une jolie femme — comme dans la Tentation de Saint-Antoine, telle du moins que l'ont présentée quelques peintres.Rubens peignait les diables comme des anges et, d'une façon générale, l'art lui prête un abord séduisant, faute de quoi l'idée même de la tentation n'aurait plus de sens. Cela est d'autant plus vrai que la tentation, dans le dogme chrétien, procède pour un peu du péché d'orgueil et pour beaucoup du péché de la chair. Les fonctions se sont d'ailleurs réparties clairement, puisque Lucifer s'est chargé du premier, laissant à Satan le second.Dante peuple son Enfer d'un personnel bien plus important : on se souvient de Scarmiglione, Alichine, Calcobrina, Caynazzo, Barbariccia, Libicocco, Draguignazzo, Ciriato Sannuto, Grafficane, Rubicante, sans oublier le turbulent et pépiant Fafarello qui n'est pas si terrible...C'est que Dante n'est pas dans la tradition chrétienne. Nous avons d'ailleurs distingué ce qui concerne les diables (et qu'on trouvera au mot DEMON et aux noms correspondant aux diables les plus célèbres) de ce qui concerne le Diable.Le Diable, dans les Mystères du Moyen Age, était un personnage dont le rôle presque constant était d'opérer la tentation de la chair. Dans la vie courante, le clergé en faisait un épouvantail moins spécialisé : il était l'arme coercitive à toutes fins.On voit encore au Musée de Cluny un meuble de sacristie construit comme un théâtre guignol de grande taille. A la manœuvre d'un levier, qu'on mettait sans doute au moment propice entre les mains du sacristain, le diable, monstrueux et agité, apparaissait dans le guichet, fourche en main, à grand renfort de bruits de chaîne effrayants. Est-ce dans le simple but de contraindre les naïfs au salut qu'on hébergeait de telles machines dans les sacristies ? Personne ne le sait, sauf les polémistes, qui savent tout.Ce qu'on sait par contre avec certitude, c'est que l'Église, sous prétexte de sauver le pauvre monde du diable, a tenu l'Occident courbé pendant des siècles sous le poids d'une angoisse dont on ne peut se faire aucune idée de nos jours. On exorcisait à tout bout de champ, selon le rituel d'une magie millénaire traduit en mauvais latin. Mais ni le sel, ni l'eau bénite, ni les formules ne pouvaient délivrer le monde de son angoisse, qu'ils renforçaient au contraire.Le peuple chercha des protections supplémentaires du côté de la magie, et l'Église prit la charge de couvrir ouvertement ou indirectement la confection de pantacles et de fétiches qui n'étaient pas précisément conformes aux commandements de Moïse, ni à l'esprit du Christ. La panique était endémique et les murs des couvents n'en protégeaient pas les religieuses.Au dehors, le moindre fait insolite était l'œuvre du diable ; au dedans, le diable tentait ferme les imaginations terrorisées surchauffées par la continence. Dedans comme dehors, il y eut des hallucinations collectives, des apparitions individuelles, des procès retentissants, des bûchers partout. On en arrivait à n'avoir que le choix entre la macération et la torture.Les victimes de la torture n'étaient pas toutes inspirées du diable, cela est évident. Tout ce qui n'était inclus ni dans la médecine, ni dans le plus strict cadre du dogme chrétien relevait de la puissance infernale. Aussi voyait-on déclarés hérétiques tous ceux qui souffraient d'une névrose quelconque, et qu'on disait possédés du démon, tous ceux qui, échappant au délire général, vivaient selon une métaphysique plus ouverte, tous ceux qui avaient une prescience d'un monde libéré et n'avaient pas la duplicité d'en faire un mystère, tous ceux qui voulaient vivre en respirant largement.La majorité, elle, vivait dans l'obsession du diable omniprésent, alors que la protection de Dieu était lointaine, problématique et intangibleL'obsession était telle que chaque signe prenait une importance extravagante : un chat noir traversant la rue, un chien roux un peu hirsute, le cri d'une chouette, devenaient aussitôt la preuve de la présence du Malin ; et l'on voyait de bonne foi les flammes de l'enfer briller dans la phosphorescence des yeux du chat ou du chien, et l'on remarquait l'odeur de soufre répandue sur leur passage. L'hallucination venait compléter l'illusion et l'angoisse collective s'est concrétisée comme elle l'a pu en des êtres peuplant et surpeuplant les campagnes — tel ce Jean le Feu (voir ce mot) qui court encore la Bretagne à l'heure qu'il est.On accusait pour échapper au soupçon de complicité ; on accusait ceux qui avaient un drôle d'air ; on accusait ceux qui pensaient de drôles de choses ; on accusait ceux qui portaient une drôle d'odeur ; on accusait ceux qui considéraient les plaisirs des sens sans horreur.On enquêtait alors d'une façon sommaire. On prouvait par des moyens qui font, aujourd'hui, amèrement sourire (voir Jugement de Dieu). Le fait de posséder une croix ébréchée constituait par exemple une preuve flagrante de sorcellerie ; pour être convaincu d'hérésie, il fallait beaucoup moins encore. Le plus souvent, les accusés protestaient de leur innocence, mais leurs serments n'y faisaient rien, au contraire. Qu'y a-t-il de plus révoltant qu'un être démoniaque prenant Dieu à témoin ? D'autres avouaient. Y croyaient-ils vraiment ?C'est possible dans quelques cas, s'ils avaient réellement pratiqué la sorcellerie et absorbé en philtres force haschisch et force stramonium — car il est évident qu'un homme du Moyen Age, intoxiqué, voyait le diable tout comme le Chinois intoxiqué voit des dragons. Dans quelques cas, il s'agissait aussi, sans nul doute, d'êtres débilités par le surmenage affectif et l'angoisse et réagissant par de la mythomanie ambitieuse, de la mélancolie anxieuse auto-accusatrice, une psychose hallucinatoire chronique, etc...On torturait et brûlait le tout ad majorent Dei gloriam — alors que le nombre réel de « Pactes avec le Diable » a dû être fort restreint (voir ce mot). Ceux qui pratiquent la psychanalyse par le Rêve éveillé savent combien d'êtres recèlent dans les profondeurs une angoisse poignante et combien cette angoisse tend à se libérer par un masochisme quelquefois teinté d'exhibitionnisme. Encore vivons-nous dans une époque où les soupapes de sûreté jouent un peu plus facilement...Il faut donc penser que le plus grand nombre des hérétiques consentants et avoués étaient en ce temps-là de simples braves gens un peu fragiles.Avec eux, la masse des condamnés par erreur compose le gros du bilan horrible de cette période de délire du diable.Dans la petite minorité, il faut compter ceux qui faisaient vraiment de la magie, ceux qui avaient réellement évoqué l'entité Diable — et enfin, ceux qui, au prix de leur vie, ont sauvegardé jusqu'à nous le flambeau de la Connaissance. Toutes les initiations comportent la notion finale d'un androgynat ; toutes ont pour raison d'être la Connaissance du Réel et non les œillères d'un dogme. Ces deux raisons furent nécessaires et suffisantes pour que les grands esprits fussent les victimes toutes désignées de l'Église Romaine.Car, en fin de compte, le Diable, c'est le démon de la Connaissance —celui qui a tenté l'homme par les fruits de l'Arbre. Et ce diable, Shaïtan ou Iblis, est hermaphrodite. Le quinzième Arcane majeur du Tarot, qui le représente (voir l'article le concernant), lui donne des seins de femme — car Shaïtan se féconde lui-même.En un mot, le complexe de culpabilité castrative affectant le peuple juif depuis ses origines a donné une forme et une gravité toutes particulières à la crise de libération des Interdits par laquelle passe obligatoirement toute civilisation. Avec l'androgynat, c'est tout le souvenir des faîtes de la pensée libérée que l'Église a voulu écraser sous l'effigie du Diable.L'Astar syriaque, devenu Astarté (Vénus) en Phénicie, est devenu Astaroth (le Diable) chez les Hébreux qui le représentent comme un homme pourvu de queue et de cornes. Aux Indes, Astar devient Ischnari, c'est-à-dire Isis des Égyptiens, comme l'établit R.-J. Simard En fin de compte, c'est Isis que le judéo-christianisme poursuit. C'est l'initiation égyptienne qu'elle anathématise sous la figure du Diable. Et c'est au nom de cette projection des complexes judaïques, au nom de la lutte sacrée contre Satan, que les derniers initiés sont poursuivis tout au long du Moyen Age.Le Diable du quinzième Arcane succède à la Mort et à la Tempérance ; il a donc la valeur d'une résurrection par sublimation. Il prône un plan d'existence sur lequel les Interdits chrétiens, les notions de Bien et de Mal prennent un tout autre sens. Il a classiquement une valeur maléfique parce que cette valeur a été modelée par un inconscient collectif pétri de la grande angoisse ; mais ce que cet inconscient n'a pas changé, c'est la place de la lame dans le jeu, et la figure elle-même.Le Diable domine l'homme animal, lié au sol et voué à une monosexualité symbolique ; lui est la synthèse et le risque : il tient à pleine main la lame nue de l'épée à deux tranchants.Agent de la libération, il supporte le poids de son entreprise et prépare le Temps où l'homme peut payer de sa destruction son acharnement à s'élever sous sa forme purement humaine (Arcane XVI, la Maison Dieu), car Dieu envoie la flamme jaune et rouge, c'est-à-dire l'Esprit, et il faut que l'homme ait franchi le plan des angoisses sexuelles et dérivées pour le recevoir.Cela revient à dire, si l'on veut exprimer la même chose dans le vocabulaire plus clair de la psychanalyse, que la libido doit être dénouée, la chose sexuelle baignée de lumière, le sexe asservi et non interdit, libéré et non refoulé — pour que la lumière cosmique soit authentiquement reçue.Satan, la tentation de la chair, devra probablement un jour sortir de l'enfer où il a été jeté. Mis à la lumière, de tentation de la chair, il deviendra la chair, sans aucune idée d'impureté, parce que Dieu est partout sauf dans ce qui n'existe que dans l'imagination des hommes. Il est donc aussi dans la chair alors que les Interdits sont des digues élevées contre Lui. Historiquement et objectivement, ce courant se dessine — ce qui ne saurait pas surprendre en vertu de cette considération primordiale que la vie finit toujours par avoir raison.Ce Diable tortionnaire, qui a bien involontairement plongé l'Occident dans l'angoisse du XIe au XVIIIe siècle, a rappelé à lui tous les démons que l'inconscient collectif avait porté en soi au travers des civilisations ; ceux mêmes qui, ailleurs, étaient bien anodins ou même sympathiques sont devenus, à son contact, de redoutables monstres.Dans la croyance populaire du Moyen Age, on retrouve transformés et enlaidis les bons diables oubliés et tout ce personnel disparate hante les terreurs des pauvres gens.Baël, le souverain de l'Enfer oriental, est visiblement Baal ; Belphégor vient tout droit d'Égypte ; Hécate est une divinité lunaire qui n'a même pas changé de nom en traversant la frontière de l'Occident ; Moloch sort tout droit du panthéon oriental ; quant à Pan, prince des Incubes, on est surpris que le Moyen Age ait pu, sans autre déguisement, le rendre antipathique et infernal. On pourrait en citer cent autres.Et tous ces diables sont un seul diable, et ce diable est aussi Lucifer. L'identité de Lucifer et de Vénus n'est pas plus douteuse que celle d'Astarté et de Satan : d'après R.-J. Simard, on peut noter par exemple que Strabon parle du temps de Tartenus comme étant dédié à phosphoron iéron — textuellement Lucifer ; or, le temple de Tartenus est connu pour être celui de Vénus. Au surplus, on sait que les Anciens appelaient Lucifer la planète qui porte aujourd'hui le nom de Vénus. Que l'archange saint Michel ait chassé Lucifer-Vénus de l'Olympe rabbinique, cela ne fait que constituer une explicitation mythique du complexe juif de refus.Si nous en avions la place, c'est ce complexe qu'il faudrait étudier du point de vue de la psychanalyse, de la psychologie et de l'histoire.II faudrait mettre en lumière le mécanisme de cette auto-punition castrative acharnée qui a « projeté » sur des personnages infernaux les entités sacrées d'Isis, de Vénus, de Dionysos, de Bacchus, de Priape et la notion d'androgynat ou synthèse pour et par la Connaissance. Cet avatar destructeur est l'un des plus sensationnels qu'ait jamais connu l'histoire du monde. Le temps présent, propice à la désoccultation des mythologies, est aussi celui de la révision des valeurs. Aussi peut-on prophétiser à coup sûr qu'une fois encore le Diable va changer de forme et pour la dernière fois.

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Diable (Le)

Diable (Le) est le nom du XVe Arcane majeur du Tarot.Le Diable a une ceinture rouge, des jambes et des ailes bleues, des cheveux et des cornes d'or.Ses pieds sont couleur chair et reposent sur un socle couleur de chair.Son épée est blanche.Les deux personnages sont coiffés de toques rouges ornées de cornes noires en forme de feuillage.Traditionnellement, le Diable est Satan et symbolise les forces du Mal, etc..., etc...Nous avons l'heureuse surprise de trouver dans le livre de M. Paul Marteau l'interprétation suivante : « Le Diable représente un principe d'activité spirituelle qui cherche à pénétrer la matière et à s'en vêtir pour se matérialiser. » Tout en faisant nos réserves sur la matière (voir au mot Spiritualisme), nous sommes d'accord sur le fait. Il faut remarquer en outre des points essentiels :1°) Le Diable porte à la main une épée blanche sans croix (ensemble du pommeau et de la garde). Cela ne relève pas que de l'interprétation primaire qui s'impose ainsi : l'épée tenue par la lame, c'est le risque accepté tout en étant contraire à la sagesse. L'épée blanche est une arme du Déterminisme universel. Ce n'est pas au niveau du Mal et du Bien que le Diable œuvre, mais sur un plan supérieur, qui ne connaît pas ces distinctions humaines.2°) Les deux personnages enchaînés sont un homme et une femme. Le Diable, lui, est libre (il est même ailé), et est androgyne et pourvu des deux sexes. C'est-à-dire que sur le plan de la manifestation, les ailes n'impliquent pas la castration, mais au contraire la libération de l'unicité sexuelle.3°) Les ailes bleues impliquent l'action par le psychisme, mais le casque d'or annonce que c'est par le fait de l'Esprit.En résumé, et pour ne pas allonger cette analyse, le Diable est bien un aspect des forces d'Évolution. Au même titre que les Entités inverses, il participe de l'action divine. Le style ternaire de la carte (la dialectique), les cornes d'or, etc..., rapprochent beaucoup ce Diable du mythe luciférien (voir Lucifer).

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Dialis-Flamen

Dialis-Flamen, (D'après Fr. Noël).Prêtre de Jupiter à Rome.Il tenait le premier rang parmi les prêtres, et ne cédait dans les festins qu'au grand pontife et au roi des sacrifices. Il avait la chaise d'ivoire, la robe royale, l'anneau d'or, le droit de se faire précéder par un licteur et, en certaines occasions, celui d'ôter les chaînes aux condamnés, et d'empêcher qu'on ne les battît de verges lorsqu'ils se trouvaient par hasard sur son passage. C'était toujours de sa maison qu'on apportait le feu pour les sacrifices. C'était lui qui bénissait les armées, et faisait les conjurations et les dévouements contre les ennemis.Son bonnet était surmonté d'une petite branche d'olivier pour marquer qu'il portait la paix partout où il allait ; mais il était soumis à des lois bizarres qui le distinguaient des autres prêtres. « Aulu-Gelle » nous les a conservées :1°) Il lui était défendu, d’aller à cheval.2°) De voir une armée hors de la ville ou une armée rangée en bataille : c'est pour cette raison qu'il n'était jamais élu consul au temps où les consuls commandaient les armées.3°) Il ne lui était jamais permis de jurer.4°) Il ne pouvait se servir que d'une sorte d'anneau, percé d'une certaine manière.5°) Il n'était permis à personne d'emporter du feu de la maison de ce flamine, hors le feu sacré.6°) Si quelque homme lié ou garrotté entrait dans sa maison, il fallait d'abord lui ôter les liens, le faire monter par la cour intérieure de la maison et le jeter dans la rue.7°) Il ne pouvait avoir aucun nœud, ni à son bonnet sacerdotal, ni à sa ceinture, ni autre part.8°) Si quelqu'un qu'on menait fouetter se jetait à ses pieds pour lui demander grâce, c'eût été un crime de le fouetter ce jour-là.9°) Il n'était permis qu'à un homme libre de couper les cheveux à ce flamine.10°) Il ne lui était pas permis de toucher une chèvre, ni chair crue, ni lierre, ni fève, ni même de proférer le nom d'aucune de ces choses.11°) Il lui était défendu de couper les branches de vigne qui s'élevaient trop haut.12°) Les pieds du lit où il couchait devaient être enduits d'une boue liquide ; il ne pouvait coucher dans un autre lit trois nuits de suite, et il n'était permis à aucun autre de coucher dans ce lit, au pied duquel il ne fallait mettre aucun coffre avec un tas de hardes ou de fer.13°) Ce qu'on coupait de ses ongles ou de ses cheveux devait être enterré sous un chêne vert.14°) Tout était jour de fête pour les Dialis-Flamen. Il ne lui était pas permis de sortir à l'air sans son bonnet sacerdotal ; il pouvait le quitter dans sa maison pour sa commodité ; cela lui avait été accordé depuis peu, dit Sabinus, par des pontifes qui lui avaient encore fait grâce sur d'autres points, et l'avaient dispensé de quelques autres cérémonies.15°) Il ne lui était pas permis de toucher de la farine levée.16°) Il ne pouvait ôter sa tunique intérieure qu'en un lieu couvert, de peur qu'il ne parût nu sous le ciel, et comme sous les yeux de Jupiter.17°) Dans les festins, personne n'avait séance devant le Flamen-Dialis, sinon le roi sacrificateur.18°) Si sa femme venait à mourir, il perdait sa dignité de flamine.19°) Il ne pouvait faire divorce avec sa femme ; il n'y avait que la mort qui les séparât.20°) Il lui était défendu d'entrer dans un lieu où il y eût un bûcher à brûler les morts.21°) Il ne lui était pas permis de toucher un mort ; il pouvait pourtant assister à un convoi.Nous avons tenu à citer in extenso ce curieux document parce qu'il est un exemple à la fois de l'homogénéité et de l'hétérogénéité d'un rituel. De toute évidence, celui-ci procède pour une grande partie du symbolisme de Jupiter-Pureté-Paix-Sérénité, et il est intéressant de saisir la filiation analogique de ce symbolisme avec celui du nœud, de la viande crue, du levain, etc...Par ailleurs, l'interdiction de coucher plus de trois jours consécutifs dans un autre lit que le sien, etc..., représente des apports quasi-administratifs, l'interdiction à un esclave de couper les cheveux du flamine procède en partie du symbolisme des cheveux, etc... C'est donc une occasion de saisir sur le vif le travail critique qui s'impose à l'occultiste lorsque de la Tradition, de la Légende ou même de l'Histoire, il veut remonter à la valeur initiale des filiations symboliques.

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Diamant

Le diamant est une pierre précieuse qui exprime selon la symbolique chrétienne traditionnelle, Dieu le Père dans sa gloire. Parfaitement transparent, il représente aussi la Divinité Incréée.Dans la symbolique profane, il a pris les sens dérivés de Pureté, de Constance et de Force. Dans la tradition gréco-latine, on lui attribuait des vertus particulières contre les venins, la peste, les terreurs paniques, les insomnies et les enchantements.Il entretenait l'amour entre les époux, d'où son nom de pierre de réconciliation.On lui supposait enfin la propriété de s'engendrer lui-même et de se reproduire.Entre cette croyance et les assertions des alchimistes se situent des interprétations cachées de toutes sortes de propriétés fictives et symboliques attribuées au diamant et tant que l'Élément du Grand Œuvre.Gemme dédiée à Osiris en Égypte, à Apollon en Grèce et qui, dans la chrétienté, symbolise le vêtement de lumière de Dieu le Père. Elle symbolise donc la lumière et spirituellement la sagesse divine. D'après l'étymologie thibétaine (Hot-Tkar), elle symbolise l'unité.Le sens générique du diamant (blanc parfaitement transparent) est celui de lumière incréée ou substance universelle de l'univers, ou Yésod de la terminologie hébraïque, ou Télesma, ou Thélem de l'Hermétisme Alexandrin (opposé au Koïlon). C'est encore la Mulaprakriti de la mythologie hindoue, figurée par le serpent Ouroboros.Le diamant qui, selon la tradition géomantico-astroest favorable à la vue et particulièrement à l'œil droit, ce qui s'explique par son symbolisme de lucidité (l'œil gauche appartient au plan, affectif et correspond en toute rigueur au rouge de l'amour divin et non à la sagesse divine) a aussi d'autres vertus : en premier lieu, il est aussi antispasmodique et peut à ce titre être prescrit concurremment avec l'or dans les cystites, les spasmes artériels, entérites spasmodiques, etc... En second lieu, il est purificateur double, il peut donc aider à l'élimination des toxines (élimination rénale, métabolisme uréique du foie, dermatoses d'élimination) ou à combattre les microbes. Il ne donne pas le bonheur, mais la joie.D'autres commentateurs de la Tradition lui attribuent le pouvoir de calmer la fièvre, inclus dans de l'argent, de protéger contre les ennemis, de permettre de résister aux arts maléfiques, d'éloigner la peur, de vaincre les bêtes sauvages, de subjuguer les fantômes et les apparitions, de donner la victoire. On lui accorde encore de rejeter les poisons, les venins, les sorciers, les terreurs, les rêves et les mauvais esprits et de rejeter les terreurs de la nuit.On lui a longtemps attribué la curieuse propriété de se reproduire lui-même.

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Dip Ching

Le Dip Ching est un bois fabuleux que certains corbeaux cachent dans leur nid, selon une croyance populaire du Thibet. Ce bois confère l'invisibilité.

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Divination

Divination; Voir aux mots Phytonisse, Sybille,Voyance, Oracle, et aux différents mots se terminant en « mancie ».Quant à la nature de la divination, voir dans la première partie, ce qui concerne les supports de voyance.

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