L'état d'avancement dans la connaissance et dans la recherche initiatique est marqué par des grades ou degrés symboliques qui fractionnent la connaissance générale.
Dans de très nombreuses sociétés, trois grades sanctionnent ainsi le travail opéré. 

Se targuer d'être à un degré supérieur à celui d'un autre membre est un non-sens : seul le degré de compréhension et d'assimilation de l'élément spirituel devrait être pris en compte.

L'acte initiatique qui a ouvert la voie conserve une valeur bien particulière, non seulement par le rite pratiqué, mais surtout parce qu'il a permis à un individu de s'intégrer au groupe, de passer d'un monde extérieur à celui du clan dont il épouse les objectifs. On a l'habitude de dire que le néophyte quitte le monde profane pour pénétrer dans le monde sacré.

L'initiation est un long travail sur soi, un long apprentissage ; ce n'est que fort lentement, après avoir été élevé à plusieurs degrés initiatiques, que l'on parvient à comprendre le sens de la recherche, à découvrir la valeur symbolique. Aussi, l'accès à chaque échelon se trouve en général marqué par une cérémonie symbolique qui reflète l'esprit de ce degré.

Selon la recherche spirituelle effectuée, le rituel sera plus ou moins riche. Dans l'association aux finalités matérielles, et plus spécialement dans les sociétés secrètes politiques, les rituels ne sont plus basés sur des valeurs sacrées mais ils inculquent un sens de l'honneur, le respect de la parole donnée et des responsabilités acceptées au sein de la communauté.

Par endoctrinement, on fait vibrer un idéal, on établit le cadre de la lutte que chacun des membres doit mener pour l'obtention d'une liberté. Ces hommes et ces femmes, qui luttent dans la clandestinité contre des formes d'intolérance, sont le plus souvent épris d'un large humanisme.

 

 La puissance des sociétés initiatiques

Bibliographie : Jean-Pierre Bayard