— Morphologie — La morphologie est une science positive qui traite des formes. Dans un sens plus restreint, les psychologues appellent psycho-morphologie, typo-morphologie ou plus simplement morphologie l'étude des formes du corps humain et des rapports qui existent entre ces formes et le tempérament ou le caractère (toutes les indications concernant la psycho-morphologie ont été renvoyées à l'article Typologie).
La morphologie ne mériterait pas de figurer dans le présent dictionnaire si les formes n'avaient pas, par elles-mêmes, une signification symbolique. Le symbolisme des formes pose d'ailleurs un grand nombre de questions qui constituent le fond des problèmes posés à l'occasion des alphabets, des pantacles, d'une certaine conception de l'esthétique, de la symbolique psychanalytique, etc...

La première difficulté que rencontre la morphologie est celle de la classification des formes. La géométrie propose des solutions faciles mais insuffisantes. Aussi existe-t-il une foule de nomenclatures diverses. La deuxième difficulté est de dégager le sens général d'une figure donnée ; cette difficulté est grande, car une ligne droite verticale n'a pas le même sens qu'une ligne droite horizontale ou oblique — ainsi pour toutes les autres lignes et formes. Ce sont donc des
roses des vents de signification qu'il faut établir.
Parmi les autres difficultés, il faut encore signaler que la symbolique morphologique, comme toutes les autres symboliques, procède à la fois de l'inconscient universel, de l'inconscient humain, de l'inconscient collectif avec toutes les modalités que cela comporte selon le temps, la race et le lieu. De sorte qu'une même forme peut avoir des valeurs symboliques différentes en deux circonstances différentes.

Sans entrer dans le détail de la science morphologique, ni reprendre ce qui est dit aux articles Homosophie, idéogrammes de l'Astrologie, Typologie, etc..., rappelons qu'il existe par exemple une opposition droite courbe telle que la droite s'oppose à la courbe comme le masculin au féminin, comme le rationnel au sensible, comme le logique à l'affectif, comme l'abstrait au vivant, etc. Mais quand deux droites sont en cause, leur polarité dépend de leur position relative (comme dans la croix, où l'on distingue classiquement un axe actif et un axe passif).
Quant aux courbes, outre que leur signification varie à l'infini selon leur orientation, lorsqu'il s'agit d'arcs de courbes (comme on l'a vu pour le demi-cercle dans les symboles astrologiques), chaque module de courbe a une série de sens : le cercle relève du symbolisme solaire et plus généralement lunaire. Mais la courbe plus alourdie que le cercle (la goutte d'eau tombante) est aussi typiquement lunaire. La courbe vénusienne s'élargit harmonieusement comme une coupe (ce qui correspond, pour sa partie centrale, à ce que les mathématiciens appellent une courbe en chaînette). La courbe multiple à faible rayon (ondulation) est de symbolisme mercurien.

Parmi les surfaces, les polygones ont chacun leur symbolisme, qui est différent de celui du polygone étoilé correspondant, mais leur orientation intervient aussi : dans le Sceau de Salomon (étoile à six branches composée de deux triangles), le triangle supérieur a un sens différent du triangle inférieur. De même, l'étoile à cinq branches est un symbole démoniaque lorsqu'on la place de telle façon qu'elle ait une pointe en bas et deux pointes en haut.
Toutes ces particularités s'expliquent en partie par les propriétés des lignes élémentaires. Toutefois, l'intérêt de ces spéculations est minime lors qu’il s'agit de figures abstraites. Au contraire, tout ce symbolisme inclus dans la nature simplifiée présente un intérêt considérable lorsqu'on en regarde l'application dans le monde vivant ou inanimé Il est par exemple typique que les physionomies à sourcils rectilignes dénotent un comportement plus apparenté au symbolisme de la droite et les physionomies à sourcils largement arqués un comportement plus conforme au symbolisme de la courbe — avec toutes les nuances que cela comporte. Il est non moins certain que les morphologies opulentes ont le sens de la vie alors que les maigres l'ont à un degré moindre.

Dans le fait que les formes correspondent à des idées et à des faits justifiant ces idées, on peut trouver matière à élucubrations sans nombre. Qu'on puisse en inférer un plan de principes ayant décidé simultanément de tous les étages de la création, cela n'est pas interdit. On peut dire aussi, inversement, avec les empiristes, que nous avons érigé en Principes ce qui n'est que la condensation de notre expérience. La querelle est sans intérêt.
Ce qu'il faut retenir, c'est que la correspondance existe, parce que c'est là le point de vue le plus objectif qu'on puisse adopter en morphologie. Que les pantacles aient des formes déterminées et que cela relève de la magie comme toutes les autres symboliques, procède à la fois de l'inconscient universel, de l'inconscient humain, de l'inconscient collectif avec toutes les modalités que cela comporte selon le temps, la race et le lieu. De sorte qu'une même forme peut avoir des valeurs symboliques différentes en deux circonstances différentes.

Dans le fait que les formes correspondent à des idées et à des faits justifiant ces idées, on peut trouver matière à élucubrations sans nombre. Qu'on puisse en inférer un plan de principes ayant décidé simultanément de tous les étages de la création, cela n'est pas interdit. On peut dire aussi, inversement, avec les empiristes, que nous avons érigé en Principes ce qui n'est que la condensation de notre expérience. La querelle est sans intérêt. Ce qu'il faut retenir, c'est que la correspondance existe, parce que c'est là le point de vue le plus objectif qu'on puisse adopter en morphologie.

Que les pantacles aient des formes déterminées et que cela relève de la magie en ce que la Mort (selon d'autres symbolismes) est encore dans la maison, avec ses légions, en ce que le trépas est souvent l'œuvre d'une entité ou d'un démon, etc. D'où les exorcismes qui forment le fond des cérémonies, sacrements et rites du moment précédant la mort, du moment de la mort, du temps qui sépare la mort de l'inhumation, et de cette dernière. Il faut mentionner que la croix et l'épée sont les instruments de protection consacrés, et que le signe de croix n'a pas d'autre sens lorsqu'on le fait au passage d'un convoi funèbre.

Les couleurs symbolisant la mort et le deuil sont, on le sait, le blanc et le noir ; c'est aussi le rouge, en Chine, dans certaines conditions. Mais il faut noter que les rites funéraires aussi bien que le deuil changent de sens suivant la conception de la mort qu'ont les différents peuples. Dans la majorité des pays d'Orient, la réincarnation assurée ôte tout intérêt aux problèmes qui nous agitent dans les mêmes circonstances. Aux Indes, les Brahmanistes, on le sait, brûlent les corps sans autre forme de procès parce qu'il n'est accordé aucune attention à ce compagnon accidentel de l'âme opérant ses transmigrations successives.

En termes de métaphysique objective, il semble que les deux clefs du problème de la mort soient représentées par les deux considérations suivantes :

1°) Par rapport à la vie, la Mort représente la métastase équilibratrice finale (voir Allendy :
Essai sur la guérison).

2°) Par rapport au moi, la mort représente la fin du faux problème d'avoir à sauvegarder l'égo. Les parois de la prison tombent et l'esprit retourne à l'Esprit, au sein de l'Inconscient cosmique, qui est universel, éternel et serein — dans la mesure où ces mots ont un sens au-delà du Temps. Le peu de documents expérimentaux que nous possédions sur cette position relève de l'expérience mystique telle que nous la communiquent, de millénaire en millénaire, les plus sages des sages, sans que personne les ait jamais contredits preuves en main. Leur position, au contraire, a le mérite d'être conforme à ce que toutes les branches du savoir humain tendent à prouver.