— Réincarnation — Doctrine selon laquelle notre esprit est voué, après la mort, à s'unir à un autre corps. Cette doctrine, exprimée ou non, admettant ou non le passage par des vies animales, est connue en Orient depuis les temps immémoriaux. Elle se fonde sur les faits expérimentaux du dédoublement (voir ce mot) et des manifestations des esprits telles que les spirites (voir ce mot) en allèguent l'existence. Il est évident que la métapsychique moderne, critiquant les faits, en arrive elle-même à des considérations troublantes.

 

Si l'homme ne passe pas d'une vie à l'autre par une vie intermédiaire et un choix comme le veulent la théosophie, le spiritisme et les religions orientales, il est pour le moins certain que nous sommes en vibration harmonique à travers le temps avec des êtres ayant vécu à d'autres époques. 

 

On compte pour certains des témoignages prouvés et vérifiés de cas dans lesquels un sujet apprend, par un moyen ou par un autre, « qu'il a vécu à telle époque, à tel endroit, et vérifie l'exactitude des renseignements fournis sur la « personnalité antérieure ». Dans un cas qui nous est connu personnellement, une voyante spirite a appris à un homme jeune, cultivé et méfiant d'ailleurs, qu'il avait vécu à Trévise de 1842 à 1865 et lui décrivit même sa maison et ses conditions de vie. Il se rendit sur place et ne trouva pas la maison, qui avait été abattue depuis.  

 

Renseignements pris, les indications cadraient avec celles de la voyante spirite. Mais, ce qui est plus intéressant encore, c'est que le voyageur reconnut le quartier et éprouva en arrivant qu'il manquait, sur la place, une tour carrée qu'il avait bien connue. De cela encore il s'informa et apprit qu'il avait bien existé là une tour carrée, abattue en 1875. Tout cela, comme nous le disons à propos du spiritisme, ne constitue pas une preuve formelle. Du fait que la voyance permet les mêmes découvertes, on peut supposer que la voyance peut expliquer ces faits. 

 

Par ailleurs, la doctrine des réincarnations est sujette à des variations étranges (voir au mot Métempsychose). Il n'y a qu'un point sur lequel elle ne varie guère, et qui peut se résumer dans la notion de Karma (voir ce mot). Or, cette notion, si elle n'est pas subjective, est pour le moins transcendantale, et ce n'est pas de ce côté-là que peut venir la lumière.  

 

Dès lors, quel parti prendre ? Un seul : Faire le chemin qui sépare l'homme ordinaire de l'initié, se soumettre à une ascèse intérieure afin de connaître par évidence ce que la logique humaine ne peut pas décider. Si cette solution ne satisfait pas le lecteur, nous nous en excusons, mais du fait qu'il n'y a pas de preuves logiques, nous lui proposons l'expérimentation — lui faisant l'honneur de croire qu'il n'accepterait pas une opinion sans preuves.