René Lacroix-à-l'Henri.
Auteur de 'Manuel Théorique et Pratique de Radiesthésie' — et de 'Théories et Procédés Radiesthésiques'
Mes livres ont leur origine dans les premières réunions que tinrent baguettisants et pendulisants de Paris. Beaucoup débutaient et se heurtaient à des difficultés venues des ouvrages eux-mêmes chargés de leur enseigner l'art radiesthésique.
La rencontre inopinée d'un sourcier, sur le terrain, ou une conférence, un article de presse les avait initiés. Un livre les avait enthousiasmés, mais la lecture d'un autre auteur les plongeait dans de cruelles perplexités, tant les méthodes différaient, ou même se contredisaient. Ces entretiens amicaux du mardi montrèrent la nécessité d'une méthode pratique d'observations, d’une discipline dans les essais, d'un cours préparatoire et élémentaire pour les débutants.
Nous devons en effet la radiesthésie, le mot à l'abbé Bouly, l'art et ses procédés à des chercheurs doués, patients, désintéressés, s'ignorant longtemps les uns les autres, ayant cultivé leurs aptitudes dans des régions différentes et suivi des voies peut-être parallèles, mais non identiques. "Plus je lis, moins je comprends" nous disait un ami, professeur de physique, récemment converti à la sourcellerie. L'association en un groupement1 des efforts dispersés provoqua les discussions courtoises, mais vives, entre sommités.
De ces échanges de vues naîtra ou se développera bientôt l'explication définitive de la science des ondes que nous décelons et utilisons.
La radiesthésie subit en ce moment des épreuves diverses, dont l'une est dans son sein même et due à une« crise de croissance» : la sourcellerie sera-t-elle scientifique ou divinatoire ?
De bons esprits formés aux disciplines scientifiques ont eu peur des bases encore incertaines de cette jeune étude de radiations incontrôlables par des appareils connus, et ont apporté à la radiesthésie leurs méthodes critiques, avec plus ou moins d'indulgence suivant leur tempérament.
De là sont nés de nouvelles associations, de nouveaux mouvements déjà féconds aussi bien en physique qu'en biologie ou thérapeutique et aussi des adversaires négateurs, médecins ou professeurs, choqués dans leurs conceptions classiques, ou exaspérés par l'empirisme des méthodes, le manque de modestie dans les résultats ou les prétentions excessives des néophytes ...
Une autre partie des opérateurs et du public, une certaine littérature ont surtout demandé à la radiesthésie de quotidiens miracles, jamais suffisants à l'appétit de mystérieux de nos contemporains. D'où une pléiade de pendulisants surtout, venus à l'exercice de la sourcellerie par les méthodes d'orientation mentale de Christophe, et faisant à une opération psychique ou métapsychique la plus grande part de leurs procédés de recherche, aussi bien dans le domaine physique ou médical direct que dans la téléradiesthésie.
Ceux-là font plus ou moins table rase de la science officielle, et comptent, semble-t-il, autant de résultats que les précédents.
Une partie « occultisante » du public et des "sourciers" a embrigadé aussitôt cette nouvelle branche des sciences conjecturales que peut être la radiesthésie ainsi comprise et a fait du pendule l'instrument d'un sens « paranormal ».
On y trouve des spécialistes criant au phénomène essentiellement sporadique et incertain, niant la valeur des résultats contrôlés lorsque les résultats ne sont pas niables en eux-mêmes. Puis des « occultistes», mages, devins, spirites, astrologues, qui prônent en long et en large « le pendule divinatoire », sans se rappeler à eux-mêmes ni faire connaître à leurs lecteurs ou élèves que telles pratiques relèvent de disciplines précises, et supposent des connaissances d'ordre initiatique ou traditionnel.
La radiesthésie scientifique ira doucement, très doucement, mais elle aurait tort de couper les ponts avec cette avant-garde turbulente, complexe, un peu angoissante, qu'est la moderne rabdomancie. La chimie doit beaucoup à l'alchimie. Demandons un peu plus de discipline,de méthode, de modestie, aux baguettisants et pendulisants, célébrés par la presse quotidienne (ou vilipendés par elle) et disons aussi aux partisans déterminés des méthodes d'analyse de ne pas nier ni méconnaître un ordre de faits « hors science », comme certains historiens ou philosophes refusent d'étudier par exemple les grands mystiques ...
Et que la radiesthésie vienne l'une des premières à l'appel du Dr Carrel, pour aider à éclairer, et à conduire vers la vérité, « L 'homme cet inconnu » ! ...
Mes livres voudraient servir à cette fin.
René Lacroix-à-l'Henri
Officier T. S. F. de la Marine Marchande