Encyclopédie Ésotérique – Volume T

Thibet ( Ou Tibet)

— Thibet ( ou Tibet) — En toute rigueur, il faudrait consacrer au Thibet une très longue étude descriptive pour fonder la conclusion cavalière à laquelle nous nous tiendrons ici. Il existe de nombreux ouvrages consacrés à l'étude de cette région — les uns, démesurément enthousiastes, d'autres trop résolument centrés sur le système chrétien de référence, d'autres hostiles à l'excès. Après documentation indirecte, mais consciencieuse, nous proposons à titre de documentation l'opinion suivante :1°) Le Thibet est une région immense et de communications difficiles. C'est en outre un pays pauvre. Il est donc explicable qu'on y trouve, comme dans l'Europe du Moyen Age, des agglomérations incultes et superstitieuses, des couvents superstitieusement et abondamment entretenus par le peuple ; et, parmi ces couvents, des centres de dégénérescence par la paresse ou, au contraire, des centres de culture.2°) La population du Thibet est uniformément persuadée de la transmigration des âmes, ce qui donne d'emblée à ses superstitions des valeurs très différentes des nôtres. La notion de double (voir ce mot) est notamment à la base de la plupart d'entre elles. Sans grossir démesurément l'aspect rationnel des croyances populaires, il faut cependant signaler que, dans l'ensemble, cette hypothèse de la transmigration les unifie, que la notion du double justifie ou concrétise celle de démons ; que cette unification n'exclut pas un esprit expérimental et même un certain scepticisme pour tout ce qui n'entre pas dans le cadre logique de leur système.3°) Dans certains monastères ou dans l'ascèse individuelle, le Thibet possède des individus doués de pouvoirs psychiques exceptionnels. Il en est d'une première sorte, dénués de culture et pratiquant les yogas inférieurs comme des techniques pures. Ils parviennent à des résultats étonnants (voir LONG-GOM-PAS), mais qui ne prouvent rien de plus qu'une extraordinaire habileté à manier le psychique. Il en est d'une deuxième sorte, possédant une culture générale étonnante et, semble-t-il, des facultés psychiques moyennes — correspondant à ce qu'un homme très entraîné peut faire en Europe.Enfin, il semble qu'il existe réellement, mais en très petit nombre, des hommes unissant la sagesse et les pouvoirs ; mais comme ces pouvoirs sont des résultantes sans intérêt pour eux, ils ne se prêtent guère à des démonstrations à l'usage des journalistes occidentaux... aussi faut-il sévèrement se méfier des témoignages trop bien documentés. Il faut leur préférer l'opinion de Thibétains cultivés, même si elle est plus laconique.En résumé, tout ce qu'on dit du Thibet est vrai, sauf qu'on y trouve des choses mystérieuses. On peut y assister à des télépsychies, à des voyances, à des dédoublements, à des faits de magie opératoire ou d'envoûtement, mais jamais à des choses qui soient en contradiction avec les lois rigoureuses de la nature. Par ailleurs, il ne nous a été permis de nous faire, sur l'Agartha, aucune opinion.

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Toison D'or (La)

— Toison d'Or (La) — Cette tradition, la plus ancienne de la Grèce, puisque Hésiode et Homère y font allusion dans leurs poèmes, 800 ans avant notre ère, est directement reliée aux Argonautes qui, pour la conquérir, firent un voyage fabuleux plein d'enseignements.Les deux enfants du roi béotien Athamas, Phrixus et Hellé, menacés dans leur existence et poursuivis par la haine de leur marâtre, Ino, prirent la fuite, montés sur un bélier merveilleux qu'ils tenaient d'Hermès. Cet animal avait le don de la parole et se mouvait aussi facilement dans les airs que sur terre.Pendant leur voyage, Hellé, pris d'une terreur panique, se laissa tomber dans la mer, et Prixus parvint seul en Colchide. Arrivé là, il sacrifia le bélier à Zeus, et fit don de sa toison au roi du pays qui la suspendit à un arbre qui, lui aussi, eut dès lors le don de la parole.Cependant, à Iolchos, en Thessalie, régnait un usurpateur, Pélias, qui avait détrôné son frère, Eson, père de Jason. Un oracle avait prédit que Pélias serait chassé par Jason. Aussi, pour le protéger, son père le prétendit mort et le fit élever par Chiron, un centaure, fils de Saturne, qui était plein de sagesse et de science et qui donna au jeune prince le nom de Jason au lieu de celui de Diomède, qu'il avait reçu à sa naissance.Ayant atteint l'âge de vingt-huit ans, Jason partit pour consulter l'oracle, qui lui prescrivit de se vêtir à la manière des Magnésiens, de joindre une peau de léopard à ce vêtement, de se munir de deux lances et d'aller en cette tenue à la cour d'Iolchos.En route, après avoir secouru une femme qu'il ignorait être Junon, il perdit une sandale et arriva dans cette tenue devant son oncle. Celui-ci, grâce à un oracle, le reconnut et, devant la revendication de Jason et pour l'éloigner, lui proposa une expédition glorieuse, mais pleine de dangers. Il s'agissait de ramener en Grèce les mânes de Phrixus, et d'y joindre la Toison merveilleuse promettant à son possesseur tous les honneurs et toutes les richesses, en récompense de quoi il lui rendrait son trône à son retour.Dès lors, dans toute la Grèce on annonça l'expédition de Jason qu'une élite de héros accompagnait dans son voyage : Hercule, Thésée, Méliaque, Orphée, Pélée et les Dioscures se joignirent à lui. Ils furent en tout cinquante-deux à s'embarquer sur le vaisseau Argo, au cap de Magnésie.Après un voyage plein d'embûches où les Argonautes eurent à lutter contre les éléments et les hommes, ils débarquèrent de nuit dans la capitale de Colchide et y reprirent la Toison d'Or après que Médée, qui chérissait Jason, parvint par ses enchantements à l'aider à se rendre maître des taureaux à gueules enflammées et du dragon qui la gardaient, puis à sortir vainqueur des conditions exigées par Eètes, roi de Colchide, avant que Jason entre en possession de la Toison.Il devait mettre sous le joug deux taureaux donnés par Vulcain, qui avaient des cornes et des pieds d'airain, et qui vomissaient des flammes tourbillonnantes. Il devait ensuite les attacher à une charrue de diamants et leur faire défricher un immense champ consacré à Mars, pour y semer les dents d'un dragon d'où devaient naître tout armés des hommes qu'il aurait à exterminer jusqu'au dernier. Enfin, il fallait tuer le dragon qui veillait sans cesse sur la Toison d'Or.Tout cela fut fait, mais le retour ne s'effectua pas sans encombre.L'ensemble du voyage des Argonautes constitue un cycle plutôt qu'une expédition. On en comprend le sens si l'on se réfère au symbolisme propre à chacun des éléments qui y interviennent. On peut largement s'aider dans cette interprétation du parallélisme qui existe entre tous les cycles de « récupération » (récupération d'Hélène à Trois, récupération du chaudron magique, du cycle épique celte, récupération du Graal dans le cycle du roi Arthur, etc...).Il est évident que dans de tels cycles, l'individu part à la recherche du Grand Secret et doit, muni de ce trésor, revenir transformé à son point de départ. C'est l'aventure de l'évolution humaine selon l'ascèse épique. L'ascèse astrologique, l'ascèse tarologique, l'ascèse alchimique et toutes les ascèses initiatiques correspondent au même problème.La parfaite adéquation de l'épopée aux mécanismes profonds de l'être humain fait que le trajet des Argonautes a pu servir d'itinéraire initiatique, ce qui explique les fondements d'institutions telles que l'Ordre de Chevalerie de la Toison d'Or — ou encore que les différents attributs, symboles et personnifications du voyage en Argos aient trouvé place dans le rituel ou le cérémonial de plusieurs sociétés secrètes.Aussi peut-on interpréter le périple des Argonautes en suivant les signes du Zodiaque à partir du Bélier. Plus clairement, on peut aussi le faire en opérant la translation de l'aventure selon le symbolisme psychanalytique. On y retrouve les gardiens du seuil sous la forme du dragon, le symbole de la sublimation sous la forme de possibilités de se déplacer dans les airs (c'est l'une des vertus de la Toison d'Or). On y retrouve tout le symbolisme de l'or, de la mer, de la nuit, etc...

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Topaze

— Topaze — Gemme dédiée à Apollon. Cette pierre participe du symbolisme du Soleil, mais avec un sens différent de celui qui est dévolu à l'or.La tradition le fait en effet correspondre aux alliages de l'or; mais, moins solaire que ce dernier, il a un sens plus subtil en raison de sa transparence. Notamment, il s'y attache un sens de principe masculin moins absolu que celui de l'or. Ceci posé, comme le diamant et l'ambre, la topaze gouverne l'œil droit, l'équilibre de la circulation artérielle et la force du cœur.Dans le domaine de l'activité, cette pierre donne traditionnellement la confiance en soi et le prestige qui en est la contrepartie. Il est d'ailleurs intéressant de constater que dans la symbolique chinoise, la couleur de la topaze est en correspondance avec la foi. Outre la confiance en soi-même et dans les causes que l'on défend, cette gemme favorise et protège le mariage ; toutefois, l'application de cette dernière vertu est conditionnée par les aspects de Vénus dans la signature planétaire.

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Totem

— Totem — Dans les civilisations primitives, chaque tribu fait remonter son existence à un ancêtre mythique, dans l'immense majorité des cas, un animal. Étant donné l'état de participation magique qui caractérise le stade correspondant de leur pensée (voir Magie), il ne s'agit pas d'une filiation généalogique comme un civilisé est tenté de le croire.Pour les Bororos, dont le Totem est l'arara (un perroquet), il n'y a, rapporte Lévy-Bruhl, aucun problème : « Les Bororos sont des araras, les araras sont des Bororos. » La tribu procède des vertus essentielles de l'être auquel elle s'identifie. C'est un peu comme si le Français s'enorgueillissait d'avoir la combativité, la vanité et le côté bruyant du coq, à supposer que cet animal fût un totem et non un emblème.L'interdit du meurtre, valable seulement à l'intérieur de chaque tribu, fait que l'animal totémique est Tabou. Lorsque les tribus s'organisent, l'inter-jeu des Tabous devient extrêmement complexe. Sans entrer dans les détails, nous croyons nécessaire de signaler seulement ce qui se passe à un stade infiniment plus avancé, ce qui s'est passé dans la haute antiquité égyptienne, par exemple.Le Totem est plus ou moins devenu un Dieu à tête d'animal ou même une personnification plus évoluée. Dès lors, et toujours en vertu de la prévalence de la pensée animique, les différents pays ne s'imaginent pas les autres par des relations géographiques, mais par des rapports qualitatifs entre les Totems de clans et les interdits leur correspondant. Une des grandes tâches des premiers Pharaons fut d'homogénéiser le système mythico féodal résultant de cette genèse.On est souvent surpris, dans l'histoire des pays d'Orient, de voir combien se mêlent étroitement le nom de l'ancêtre, le nom du Dieu, le nom du peuple. Israël en est un exemple parmi bien d'autres ; on voit d'ailleurs qu'à l'intérieur d'Israël, Dan, Nephté, Zabulon, Ruben, etc. désignent à la fois un ancêtre, une tribu et un pays.L'étude de la symbolique montre que les rapports définissant ces noms interdisent qu’on ne puisse jamais faire une distinction entre ces trois significations — qui sont dans la pensée primitive une seule et même chose. Pour conclure, la difficulté que nous éprouvons à comprendre la notion de Totem vient de sa complexité, dont la triplicité ci-dessus prise en considération n'est qu'un aspect. (Les lois d'exogamie notaminterviennent au premier chef.)

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Tourterelle

— Tourterelle — Elle symbolise la fidélité conjugale. Cet oiseau ne s'unit jamais qu'au même mâle ou à la même femelle, et si l'un meurt, l'autre observe une perpétuelle chasteté. On prétend que pendant ce veuvage, la tourterelle ne se pose plus jamais sur une branche verte.

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Transe

— Transe — La transe désigne un état psychologique et physiologique très particulier, qu'on peut rattacher aux états hypnotiques. Mais le terme est pris par les spirites et amateurs divers dans un sens extrêmement élastique.Certains appellent transe le fait de fermer les yeux en prenant un air inspiré. La transe véritable suppose en fait une perte de la conscience adaptative, avec ralentissement du pouls et de la respiration, abaissement de la température, etc...Cet état développe indirectement les facultés médiumniques en libérant l'inconscient du contrôle mental — résultat qui, avec de l'entraînement, peut être obtenu sans cette préparation.

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Transmission De Pensée

— Transmission de pensée —La transmission de pensée fait partie des phénomènes réunis sous le nom de télépathie (voir ce mot). Il faut la distinguer de la lecture de pensée, autre phénomène télépsychique qui procède de la voyance. Néanmoins, et dans la mesure où les expériences courantes ne s'appliquent pas à distinguer la suggestion exercée par l'opérateur de la voyance du sujet, on peut considérer la transmission de pensée comme une notion expérimentale de fait.Elle consiste en ceci : une personne, sans faire usage de ses sens habituels, sait instantanément tout ce que voit, lit et pense une autre personne. Dans la pratique, les faits de transmission de pensée relèvent de processus variés et correspondant par conséquent à des dispositifs expérimentaux également variés.

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Treize

— Treize — L'interprétation symbolique du treize est difficile en ce sens que les propriétés du nombre lui-même n'ont rien de particulier. C'est un nombre premier — ce en quoi il n'est pas plus remarquable que onze ou dix-sept. Il est la somme de dix et de trois, de deux et de onze, de sept et six..., etc. On peut donc lui appliquer avec conjugaison les symbolismes de ses composants, mais tout cela est bien gratuit.Sur un terrain purement symbolique, par contre, on peut l'interpréter en fonction de cette considération que le cycle de douze constitue un tout, un cycle complet (le cycle du Zodiaque). Treize est donc le début d'un nouveau cycle, avec tout l'inconnu que cela comporte.Le treizième n'a pas sa place : s'il se présente, c'est que l'un des douze précédents est de trop. D'où les deux sens principaux que ce nombre a pris dans la croyance populaire :1°) Annonce d'un remaniement par disparition d'un des précédents (treize à table, etc...).2°) L'inconnu, le nouveau cycle, la chance ou la malchance, la mort et la renaissance (lame XIII du Tarot, le 13 porte-bonheur, etc...).Mentionnons pour mémoire que les historiens ont cherché à la superstition une origine. Comme la civilisation judéo-chrétienne est, dans l'ensemble, fondée sur la tristesse, on a voulu faire remonter le double sens du treize (le sens heureux et le sens malheureux) à des événements destructeurs : la mort de Flavien, destructeur de Jérusalem, un treize (en l'an 81), et la mort du Christ, le 13 de Nizan.Outre que cette origine est fausse du point de vue historique, et par surcroît invérifiable notamment parce que tout le monde n'est pas d'accord sur la relativité des calendriers — on peut aussi bien faire de la mort du Christ un événement heureux si cette mort a la signification que le Christ lui-même lui a donnée. C'est le type même de l'interprétation gratuite.

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Triade, Trinité

— Triade, Trinité — Le ternaire est un des « modes » de la pensée humaine. Il s'ensuit que la pensée projette à l'extérieur ce cadre général et découpe dans le monde : des triades, des trinités et des notions trinitaires. Il ne faut pas se représenter ce mécanisme de projection comme spatial: il concerne l'essence des notions et se répercute donc sur le plan de l'existence aussi bien spatialement que temporellement, quantitativement, qualitativement, etc...Toute notion a donc un aspect trinitaire et la notion de Dieu n'est qu'un cas particulier à cet égard. On conçoit, à partir de cette considération, que la division trinitaire soit une source d'analogies nombreuses :

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Triangle

— Triangle —Cette figure symbolise :1°) Le ternaire en tant que stade.2°) Le ternaire en tant que structure. Il procède de la symbolique générale du nombre trois (voir ce mot) et sert de support schématique à toutes sortes de triades (voir ce mot).1°) En tant que stade, le ternaire représente, dans l'histoire de la pensée humaine, la phase qui succède à la simple notion binaire de l'attaque et de la défense, etc. Il y ajoute la notion de temps et correspond donc à la découverte de la fatalité. Dieu le Père, qui représente ce stade, est figuré classiquement comme un triangle isocèle proche de l'équilatéralité.L'œil qui se trouve quelquefois au centre de cette figure y précise le sens d'éveil de la conscience aux responsabilités inhérentes à la notion de temps. Participe aussi de cette notion saturnienne le caractère symétrique (isocèle) de ce triangle.Que par surcroît, le triangle « équilatéral surbaissé » traduise la solidité, qu'il diffère de « équilatéral vrai » comme la notion humaine de Dieu diffère de Dieu... etc., on peut toujours le dire, mais cela procède de considérations extérieures au symbolisme du triangle (voir aussi au mot Sceau de Salomon).2°) En tant qu'idéogramme du ternaire, le triangle a tous les sens qu'on veut bien lui donner dans les limites de la liste des triades : la divinité, la dialectique, etc. On lui donne alors la forme équilatérale s'il figure une notion absolue, isocèle s'il figure le sens statique d'une notion, scalène s'il figure un sens dynamique, rectangle s'il s'y ajoute l'idée d'harmonie immanente, etc... Bien entendu, les trois termes qui vont correspondre aux sommets ont entre eux des rapports sextuples (A-B, B-A, A-C, C-A, B-C, C-B), ce qui permet aux « ésotéristes littéraires » de noircir beaucoup de papier sous prétexte d'explicitations d'un idéogramme quelconque.Ce qu'il faut dire, c'est que le triangle ne procède que de l'unité (l'unité, son antithèse, la synthèse, qui est elle-même une unité). En d'autres termes, alors que le carré procède du deux et mène au cinq ou au cube, le triangle procède de un et mène à un, ce qui lui donne, dans l'ensemble de la symbolique, une place très particulière.

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