— Signes — On appelle ainsi tout ce qui signifie, c'est-à-dire tout ce qui comporte un sens dépassant ce qui le constitue effectivement. Par exemple, un signe de tête signifiera « acquiescement», sens qui ne peut se déduire de l'analyse même du mouvement des muscles du cou sans faire appel à un code extérieur.

Les symboles diffèrent des signes en ce qu'ils procèdent nécessairement d'une relation analogique et de participation, alors que le signe peut être arbitrairement choisi (ex. : je décide que, lorsque je tirerai un coup de feu, ce sera le signe de l'offensive générale. On dit aussi
signal).

Le
signe procède donc de relations accidentelles ou concertées, et le symbole de relations naturelles (voir Symbole). Dans bien des cas, le signe qui a été choisi abstraitement (l'infini en mathématiques) a aussi une valeur symbolique car l'homme n'est maître qu'en apparence du choix des signes.

Les mouvements planétaires sont, pour l'astrologue, des signes (voir Astrologie). Toutes les mancies et une partie de la magie jouent sur les signes (voir Magie). Quant à l'inconscient collectif, il les a répertoriés sous forme de superstitions ou de rites.

Pour les Bretons, les
intersignes sont des annonces du destin. Pour l'observateur anecdotique de l'actualité, tel fait est un signe des temps. Pour l'occultiste, tout est signe (hélas quelquefois aussi ce qui ne l'est pas). Il y a d'ailleurs des cas embarrassants : quelle que soit l'opinion qu'on adopte sur les prophéties, il faut admettre qu'il est difficile de prévoir avec certitude ce qui se passera mille ans plus tard...

Or : 1°) Dans la crypte de la chapelle de l'Escorial (construit par Philippe II) se trouve un caveau réservé aux cendres des rois d'Espagne. Des urnes encastrées dans le mur comme de petits casiers sont là depuis le début de la construction de l'édifice et le premier regard montre qu'il n'est pas possible d'ajouter ni des cases, ni d'en retrancher.

Or — et tout le monde peut le voir — la dernière case seule reste vide : celle qui attend: les restes d'Alphonse XIII. Hasard ? « On peut voir, dit P.-V. Piobb, la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs, à Rome, une série de médaillons où la mosaïque retrace les portraits des papes qui se sont succédé depuis le premier de tous, l'Apôtre saint Pierre.

Or, plusieurs médaillons se trouvent vides : ils sont destinés aux portraits des papes à venir. On n'a qu'à compter combien il y en a de vides à la suite du pape existant au moment où l'on visite cette église remarquable. Il y en a autant qu'il en reste, depuis le pape régnant, sur la liste donnée par la prophétie de saint Malachie. » S'agit-il d'un hasard ? Ou bien sont-ce les prophéties qui inspirent les architectes ?

On peut se poser la même question quant aux pyramides d'Égypte qui, dit-on, recèlent tant de secrets. Mais la question ne se pose plus quand c'est la nature elle-même qui révèle ses signes : que de cette considération
significative de la continuité de la série des nombres entiers on en soit arrivé à tenir pour assurée la continuité des corps simples, rien de concerté.

Que la
signature (voir ce mot) de la fleur de menthe ait annoncé aux spagyristes les propriétés thérapeutiques du menthol, il n'y a non plus rien de voulu ni de rationnel là-dedans. La nature est pleine de signes. Le tout est de les comprendre.

Les hommes les reproduisent quelquefois sans les comprendre et le vouloir : cela ne les rend pas plus clairs mais les manifeste. A ce point de vue, toute la part involontaire du symbolisme gothique est une véritable mine, d'exploitation difficile d'ailleurs, si l'on en juge par les balbutiements confus des exégètes.

Signes mobiles, fixes, mutables — On appelle
cardinaux ou mobiles, les signes zodiacaux suivants : le Bélier, le Cancer, la Balance, le Capricorne. Il s'y attache symboliquement le sens de libération, action, commandement.

On appelle
fixes, les signes zodiacaux suivants : le Taureau, le Lion, le Scorpion, le Verseau. Il s'y attache symboliquement le sens de stabilité, dans la bonne et dans la mauvaise acception.

On appelle
mutables ou cadents, les signes zodiacaux suivants : les Gémeaux, la Vierge, le Sagittaire et les Poissons. Il s'y attache symboliquement le sens de subtilité, adaptabilité, ambiguïté.