— Symbole — Étymologiquement, le symbole est « ce qui signifie avec ».
Typiquement, c'est la partie prélevée d'un objet et qui prend symboliquement la signification de l'objet tout entier. Par exemple, la couronne symbolise la royauté, dont elle n'est pas le seul attribut. On sait quelle place tient la
symbolique ou science des symboles, dans les sciences occultes ». C'est qu'il y a un rapport étroit entre le symbole et l'analogie.

Nous emprunterons au Dr Frétigny et à Pierre Maheu quelques principes de leur
Symbolique formelle, la première entreprise ordonnée qui ait été faite à notre connaissance dans ce domaine. Nous les exposerons sous une forme résumée et schématique :

I. — Les différents symboles d'une même chose sont la projection d'une qualité de cette chose sur des plans définis. Ex. : Le Sceptre, le Trône et la Couronne symbolisent également la royauté, le premier sur le plan du pouvoir, le second sur le plan du règne, le troisième sur le plan de l'autorité.

II. — Quand deux notions ont, sur deux ou plusieurs plans, des symboles pour les traduire, il existe entre ces différents symboles des relations d'analogie.

Exemple : les notions d'homme et de femme ont pour symboles respectifs sur le plan des origines : Adam et Ève ; sur le plan de l'amour romanesque Tristan et Yseult ; sur le plan de la royauté : le Roi et la Reine ; sur le plan du règne céleste astrologique : le Soleil et la Lune ; sur le plan des métaux : l'or et l'argent, etc... Or, il existe entre ces termes des rapports analogiques suivants :

 

 

III. — Toute chaîne analogique suppose un rapport de base et de référence (dans l'exemple précédent, le rapport Homme/Femme). Les auteurs appellent ce rapport Rapport notionel fondamental ; ils appellent Quotient qualitatif le mode définissant ce rapport (ici la polarité sexuelle).

IV. — Pour que quatre symboles puissent entretenir une analogie valable, il est nécessaire :
1°) Qu'ils appartiennent deux à deux à un même plan de projection (le Soleil et la Lune appartiennent au même plan. De même l'Or et l'Argent).
2°) Que les rapports des notions de même plan aient le même quotient qualitatif — c'est-à-dire procèdent d'un même rapport notionnel fondamental.

V. — Faute de satisfaire aux conditions ci-dessus, toute analogie est gratuite. Le danger est grand car non seulement un même terme peut entrer dans plusieurs chaînes analogues, mais souvent
 un même couple symbolique entre dans deux ou plusieurs chaînes indépendantes. Exemples : 

 

Autant l'analogie est légitime entre Or/Argent et Soleil/Lune, autant elle est gratuite entre Parfait/Imparfait et Tristan/Yseult ; cela saute aux yeux parce qu'Yseult est légendairement parfaite, mais dans les notions abstraites, la méprise est aisée.

VI. — En cas d'intersections entre chaînes analogiques indépendantes, le couple intersécant répond à la fois à deux quotients qualitatifs ; lorsqu'il en existe deux ou plusieurs, ces couples intersécants ont en commun deux quotients qualitatifs et constituent de ce fait une chaîne analogique nouvelle. Cette dernière est dite d'ordre supérieur aux précédentes. Les symboles composant ces rapports ont des propriétés extensives correspondant
à l'ordredes chaînes dans lesquelles ils entrent.

Il existe des lois de dérivation grâce à la notion de
chaînes dépendantes. Il existe des lois de combinaison entre les quotients qualitatifs — lois grâce auxquelles on peut déterminer par des moyens simples l'ensemble des caractères communs aux termes d'une chaîne, et les caractères spécifiques du terme cherché, alors considéré comme intersécant. Bref, il y a là toute une logique du symbole grâce à laquelle on peut espérer désormais plus de rigueur dans les spéculations analogiques.

On entend par
pensée symbolique la forme de pensée qui passe d'une notion à l'autre par voie d'analogie. Cela n'est possible que si l'on considère les notions comme des symboles — en vertu de ce qui vient d'être exposé concernant la Symbolique formelle.