— Pouvoir — Actuellement, le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel sont distincts. A l'origine, toute suprématie était au contraire basée sur la fusion des deux pouvoirs entre les mains du souverain.

  

Ainsi, le Pharaon en Égypte antique recevait ses pouvoirs du Dieu Phtah. Il porte la couronne faite de deux parts : la couronne rouge du Nord et la couronne blanche du Sud ; on l'appelle la grande magicienne.

La base en est sertie d'un cercle uraeus ou grande incantatrice, qui jette des flammes et frappe les ennemis. Les deux cornes de bélier qui ornent la couronne dirigent les courants bienfaisants ou terribles qui lancent la vie ou la mort. Le sceptre aussi est magique (voir au mot Baguette Magique), ainsi que le fouet à trois lanières et la massue de pierre blanche.

 

Certes, les monarques de notre histoire affichent moins ce qui tient lieu de pouvoir magique — à savoir leur parenté divine. Il faut pourtant savoir que la couronne de France, telle qu'elle a été restaurée par Henri IV, comporte les douze pierres rituelles de l'Ephod des Grands Prêtres d'Israël, que la cérémonie du Sacre comporte par définition une consécration dans le rituel de laquelle se retrouvent maints détails significatifs au point de vue magique.

 

Quant aux cérémonies de la chevalerie et des différents « ordres » aujour­d'hui subsistants sous le prétexte de décorations honorifiques, ils sont aussi à mettre dans l'axe de toutes celles qui confèrent un pouvoir.

 

En soi, le pouvoir est symbolisé par la couronne, le trône et le sceptre. Avec l'aide de la psychosociologie et de la recherche analogique moderne, on peut confirmer le sens générique et respectif de ces trois attributs — sens que leur avait d'ailleurs déjà attribué la tradition. La couronne représente l'autorité au nom de laquelle règne le monarque. Aussi est-ce toujours dans les pays où la royauté est de droit divin le représentant du Dieu correspondant qui couronne le roi.

 

Cela se rattache d'ailleurs au sens général de la coiffure, qui exprime la nature de l'autorité représentée, de la casquette du postier à la mitre en passant par le képi, la cornette ou la toque du juge (voir symbolisme du Tarot). Le trône représente le royaume ou symbolise la chose gouvernée ; quant au sceptre, il symbolise le moyen du pouvoir.

 

La nature magique du pouvoir est toujours triple : temporelle, psychique et spirituelle et, en vertu de ce qui précède, triplement triple : sceptre matériel de la police, sceptre psychique de la loi civile, sceptre spirituel de l'autorité religieuse, trône matériel du royaume, trône psychologique de l'attachement au pays et à son souverain, trône spirituel du Diocèse, etc...

Ce qui permet d'appliquer la distinction des symboles consacrés du sceptre proprement dit, du texte qu'il contient, de la crosse ; du trône, du règne et du siège ; de la couronne, de la royauté, de la mitre.