— Maison-Dieu (La) — Nom de la XVIe Lame du Tarot.

La tour est couleur chair, ainsi que la couronne qui la surmonte ; mais les quatre créneaux sont jaunes, ainsi que le sol, parsemé de plantes vertes.
La tour a des ouvertures bleues et la flamme qui l'atteint depuis le ciel est rouge et jaune.
Les deux personnages en chute sont vêtus de bleu et de rouge.
Les globules qui tombent du ciel sont blancs, rouges et bleus.
On accorde assez habituellement à l'Arcane de la Maison-Dieu le sens de Tour de Babel. Le fait que cette tour soit de chair incite en effet à croire qu'il s'agit bien de l'œuvre de l'homme. Mais le symbole est plus précis.

La flamme du Ciel est bien de feu ; mais elle n'abat pas la tour, qui est intacte : elle la découronne et la pénètre. La couronne elle-même est faite d'une première assise de trois pierres (base ternaire) et surmontée de quatre créneaux ou fleurons. Ces derniers sont taillés et disposés de façon telle qu'ils ne peuvent plus recevoir d'étage supérieur.
L'ensemble de la couronne est d'ailleurs trop petit de diamètre pour couvrir la tour.
Le feu du ciel (qui est le pentenaire —l'esprit ou le baptême du feu) chasse le décorum quaternaire et provoque la chute des hommes y attachés.

L'édifice humain, lui, demeure, avec son symbolisme viril et phallique, perméable aux forces du ciel à la condition de n'être pas castré par une couronne qui s'est voulue terminale. Au lieu de donner à la Maison-Dieu (dont le nom ne comporte guère l'idée d'un châtiment) un sens catastrophique, il est plus simple et plus vrai d'en faire l'image de la
Victoire de l'Esprit.

Il ne s'agit donc pas, comme le colportent les livres, de la limitation de la puissance humaine, mais de la vulnérabilité du plan quaternaire dans la mesure où il n'est pas tout entier tendu vers l'appel de l'Esprit. Le symbole ne correspond à un malheur pour l'homme que dans la mesure où, fixé au quaternaire, il s'enferme dans les exigences affectives du moi (voir au mot Ego).