— Larves ou Lemures — Les Romains fêtaient une fois l'an, la Lemuria, cérémonie pendant laquelle tous les temples étaient tenus clos. Elle se célébrait en l'honneur des Lemures ou spectres des désincarnés malheureux. Pendant la période de cette cérémonie, on ne se mariait pas. La Lemuria avait pour but le rachat de ces âmes (âme) malheureuses. Dans le vocabulaire contemporain, les larves sont aussi des esprits désincarnés, mais incomplets ou élémentaires.
Tantôt, on les considère comme des sortes de monstres de l' astral — des ratés de la réincarnation, — tantôt comme des êtres appelés à l'existence par des moyens coupables et anormaux (fabrication d'homuncules, magie, masturbation), tantôt comme des forces magiques faites pour attendre une nouvelle refonte, tantôt comme des parasites de l'astral.
En magie populaire plus qu'en spiritisme, mais d'une façon générale, les larves sont données pour dangereuses. Notamment, leur propension au parasitisme fait qu'elles peuvent se fixer à l'être imprudent qui fait de la magie sans connaissances suffisantes, ou qui sombre dans l'inconscience dans de mauvaises conditions (dédoublement manqué, etc...).
Il est difficile d'exprimer une opinion valable sur la chose si l'on ne prend pas la précaution de distinguer les formes qui peuvent apparaître incomplètement (mais ne procèdent que d'un fluide), les entités qui peuvent se matérialiser ou, positivement, « exister en ambiance » dans les expériences de magie — et qui sont des projections de mécanismes montés à partir du fluide psychique individuel ou collectif, et les histoires procédant purement et simplement de l'affabulation. En tout état de cause, il faut éviter à coup sûr de mêler des notions morales aux faits naturels, c'est le meilleur moyen de faire le point sur des légendes qui courent sans être jamais appuyées sur des observations dignes de foi.