I.-Typologie

La Typologie n'a rien à faire avec l'occultisme si on la considère comme une science positive. Or, elle est effectivement une science positive, mais ses résultats conduisent le chercheur à retrouver des correspondances analogiques troublantes, de sorte qu'elle reste l'une des pierres angulaires du symbolisme.

L'objet de la typologie est de classer les hommes en un certain nombre de types, comme on classe les animaux en espèces et races. L'idéal serait de déterminer des types tels que les individus correspondant à un même type présentent entre eux plus de ressemblances qu'ils n'en ont avec n'importe quel individu appartenant à un autre type. C'est-à-dire qu'il s'agit de résoudre un problème de classification simple en apparence, complexe en fait.

D'abord, l'homme est fait d'une multitude d'étages (physique, vital, psychique, etc.) et chaque étage le situe différemment. Il faut donc distinguer, dans la typologie, des problèmes séparés : en premier lieu, on peut classer les hommes d'après leur constitution (les grands, les petits, les ronds, les carrés), ou d'après leur tempérament, c'est-à-dire leur mode réactionnel dominant. Il se trouve que ces deux problèmes n'en font qu'un, et que toutes les classifications
morphologiques (c'est-à-dire faites d'après les formes du corps) viennent à coïncider avec les classifications par tempéraments. On peut donc, dans l'état actuel de ces sciences, considérer comme une même chose la typo-morphologie des tempéraments.

En deuxième lieu, la vie psychique (et les plans sus-jacents) conditionne un
comportement habituel. On caractérise un comportement par la structure présumée de la personnalité et l'on donne à cette structure le nom de caractère. La science de la description et de la classification des caractères porte le nom de caractérologie. Le contenu de cette discipline touche donc à celui de la psychologie proprement dite et la caractérologie, outre ses problèmes propres, doit assumer tous ceux que pose la psychologie. L'étude des types caractériels a été abordée sous les angles les plus variés (morphologie, analogie, statistiques, tests, etc.).

Il arrive qu'un individu ait un caractère et un tempérament du
même ordre. A vrai dire, il y a toujours une parenté entre les deux pour la bonne raison que le caractère est tributaire du tempérament et le tempérament tributaire du caractère. Mais il arrive aussi que le caractère favorise, en raison de quelque complexe par exemple, un raidissement constant contre les éléments tempéramentaux... et voilà leur mode de relation singulièrement compliqué. Enfin, il existe des cas dans lesquels le tempérament et le caractère procèdent d'éléments radicalement différents. Le mieux est donc de considérer les deux questions séparément.

Les vulgarisateurs et les protagonistes d'une clef simpliste et universelle ne s'embarrassent pas pour autant. Pour eux, tous ceux qui ont les sourcils rectilignes et broussailleux sont robustes, militaires et dépourvus de sens artistique ; tous ceux qui ont les mains froides et humides ont des réactions lentes, une imagination vive et une prédisposition aux maladies osseuses, etc... La typologie ainsi comprise est un jeu de société pour imbéciles.

En réalité : d'un signe, d'une caractéristique de morphologie ou de comportement, on ne peut
rien inférer — tout comme, en médecine, aucun diagnostic ne peut être fait à partir d'un symptôme unique. Un individu doit être soumis à un examen approfondi ; de l'ensemble des caractéristiques notées dans sa morphologie, son expression et son comportement, on peut, avec une marge d'approximation variable, inférer les éléments déterminants et voir comment ils se combinent, Alors seulement et cette synthèse étant faite, il devient possible de définir le caractère et le type — puis éventuellement tirer de ces repères des conclusions quant au comportement habituel.

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