— Sourciers — Les sourciers sont des radiesthésistes (voir ce mot) possédant une sensibilité élective pour l'eau. Cette sensibilité peut être pure, c'est-à-dire se manifester sans le secours d'aucun appareillage. Elle procure alors un état sui generis qu'a fort bien défini dans un des plus réputés d'entre eux, l'abbé Médéric Brodat : « Lorsque je passe au-dessus d'une source, dit-il, je me sens entrer dans un bain... »

Dans la plupart des cas, le sourcier a besoin d'un « support », c'est-à-dire d'un intermédiaire révélant le fonctionnement sensitif — en l'occurrence une baguette ou un pendule. Ceux qui sont bien entraînés se servent de n'importe quelle baguette (de n'importe quel bois, ou de deux baleines, ou de deux tiges métalliques, etc...), ou de n'importe quel pendule (d'agate, de métal, de bois, etc...).

Ceux que la suggestion enchaîne au respect de l'arsenal traditionnel se servent de la baguette de coudrier. Selon les écoles, elle doit être dégagée de son écorce sur une partie, ou au contraire intacte. On tient les deux branches du V dans les deux mains, la partie jointive de l'instrument se trouvant dardée horizontalement devant soi. Passe-t-on au-dessus d'une nappe d'eau ou d'un cours d'eau souterrain, la baguette s'incline et les efforts faits pour la retenir sont impuissants à la maintenir en position horizontale.

On a expliqué la détection à la baguette par une influence de l'eau sur le bois sec — ou, plus récemment, par une radiation spécifique de l'eau. Tout cela est gratuit (comme nous l'expliquons à propos de la radiesthésie). D'ailleurs, les sourciers modernes se servent du pendule. D'autres n'utilisent rien, comme les « voyeurs d'eau » dont on cite les cas célèbres de la voyeuse d'eau de Lisbonne, du Provençal Jean Paragen, de la jeune Syrienne Hanne Naïm, êtres pour qui la terre était comme transparente et qui apercevaient l'eau dans ses profondeurs avec une précision visuelle assez déconcertante.

L'art des sourciers est connu depuis la plus haute antiquité (pour documentation, se référer aux appellations aujourd'hui désuètes de rhabdomancie hydromancie).