— Téraphim — La Tradition considère les Téraphims comme des idoles automatiques, animées d'une âme, capables de rendre des oracles lors qu’elles étaient consultées. Elles étaient souvent consacrées en figures humaines ou animales.

Ex. : un cavalier en bronze couvert de son bouclier, la lance à la main, qui se tournait de lui-même du côté où le danger menaçait, laissait tomber sa lance pour indiquer le moment de l'attaque, ou restait immobile et fixe quand nul danger ne se présentait.

Ex. : un bélier d'airain portant un coq aux ailes déployées, qui se tournait du côté d'où venaient les ennemis, le coq agitant ses ailes, chantant dès qu'un péril menaçait.

D'après Balthazar Beckker, théologien protestant du XVIIe siècle, les Téraphims se rattachent à une effroyable cérémonie nécromantiques. Pour en obtenir un, il fallait assassiner le premier de ses enfants, et sa tête ouverte, frottée de sels d'ammoniaque et d'huile, entourée de cierges, répondait aux questions posées sur l'avenir, pourvu qu'on ait placé sous sa langue une lame d'or vierge tracée de caractères magiques tels que Belzébuth, Asmodée, Samaël, etc...

Il semblerait que cette version ait eu quelque vérité puisqu'au Moyen Age de nombreux meurtres rituels commis sur des enfants furent découverts, principalement exécutés par des Juifs sur leurs propres enfants. Il existe, à la Bibliothèque de l'Arsenal, le livre de Kabbale d'Abraham le Juif, dans lequel une enluminure figure des Juifs recueillant le sang des enfants non juifs, pour leurs opérations magiques.

On accusa les Templiers d'adorer dans leurs cérémonies secrètes une tête monstrueuse de Baphomet qui, aux termes des accusations du procès, aurait été un Théraphim. On accusa aussi Gilles de Rais, en 1440, de commerce avec les puissances infernales ainsi que d'avoir à cet effet, commis des centaines de meurtres d'enfants qui furent égorgés par lui avec des raffinements sadiques. Il reconnut publiquement ses forfaits et fut condamné à être pendu et brûlé.

On peut difficilement faire la part des choses dans un domaine aussi confus où le meurtre rituel se mêle au sadisme ou à la naïveté. Quant à la divination par les statues animées ou non, elle rappelle par certains côtés la divination par la contemplation de portraits, telle qu'elle se pratique couramment chez ceux « qui sont guidés par leurs morts ».

Le fond émotionnel et la présence occulte de la mort ouvrent les portes devant l'intuition et la
projection de l'inconscient s'opère alors — quelquefois collectivement. La littérature nous offre l'exemple imaginé du Portrait de Dorian Grey, qui est célèbre.

Sous une forme plus élevée, il faut mentionner aussi la technique des statuettes de méditation donnant le don de voyance. Un des couvent du Mont Athos, aujourd'hui disparu, avait poussé cette technique assez loin, et pratiquait la voyance sur des figures abstraites, dont la structure n'était d'ailleurs pas quelconque, mais fixée comme était fixée traditionnellement la forme des théraphims.