— Supports d'envoûtement — Dans tous les protocoles magiques d'envoûtement, on utilise des accessoires et des objets ayant, avec le but poursuivi, des analogies plus ou moins directes. En Égypte, dès avant la construction des pyramides, les mages utilisaient par exemple des statues de cire auxquelles ils scellaient par exemple la bouche en prononçant des formules impératives, pour paralyser la langue du médisant.

Pour obtenir la santé et l'éternelle jeunesse, on utilisait une laitue qui symbolisait la verdeur du corps et de l'esprit. Le vert avait en général une signification de revitalisation. Un bijou sur lequel étaient gravés quatre piliers servait dans les envoûtements destinés à apporter la stabilité. Chaque pays a un arsenal spécial, mais présentant pourtant une unité remarquable à travers l'espace et le temps. Les peintures rupestres montrent des effigies d'animaux transpercés de flèches ou de pointes et personne ne doute qu'il ne s'agisse là d'un rite magique d'envoûtement.

Des populations primitives d'Amérique Centrale et d'Afrique Centrale utilisent des statuettes de bois, bardées de pointes en tous sens. Au Moyen Age, et jusqu'à nos jours, l'envoûtement emploie toujours la statuette de bois ou de cire, ou l'effigie peinte ou dessinée. Sous sa forme la plus simplifiée, elle devient une chandelle ou un morceau de bois, sous sa forme la plus moderne, elle est devenue une photographie. Ce dernier support a même une faveur toute particulière, car la photographie émane directement de la personne elle-même, participe de sa nature, et constitue donc un
 double proprement dit.

Par ailleurs, les expériences de psychométrie montrent qu'on peut aussi retrouver le
 contact d'une personne par un quelconque objet lui ayant appartenu (écharpe, bague, etc...). Aussi les envoûteurs et la croyance populaire qui les inspire utilisent-ils ces objets. En réalité, on préfère les choses émanant du sujet de façon plus directe : cheveux, rognures d'ongles, etc... Ces derniers produits servent souvent à des préparations compliquées qui dépassent l'envoûtement proprement dit et dont nous ne pouvons donner ici une description même résumée.