— Radiesthésie — Ce terme, qui est mal choisi, désigne une sensibilité spéciale grâce à laquelle l'homme peut détecter la présence de toutes sortes d'éléments. Le nom est mal choisi parce qu'il suppose, a priori, l'existence d'ondes, d'une radiation, que rien ne prouve.
Sans doute des esprits ont-ils été impressionnés par les découvertes modernes et ont admis comme évident qu'une sensibilité ne peut capter qu'une onde. Cette hypothèse est d'autant plus absurde que le pendule réagit de la même façon aux prétendues radiations, qu'il soit de bois, de métal, d'agate ou de toute autre substance.
Au surplus et jusqu'à nouvel ordre, personne n'a mis ces prétendues ondes en évidence. Enfin, en admettant une hypothèse de cet ordre, on ne comprend plus comment est possible la détection sur plan.
Il faut donc admettre un fait brut : l'homme possède (ainsi que les animaux d'ailleurs) une sensibilité particulière. L'adjonction à cette sensibilité d'un pendule, d'une baguette, ou de tout autre dispositif pose d'ailleurs à cet égard une autre question : il est certain, par exemple, que le radiesthésiste peut prendre, avec son pendule, toutes les conventions qu'il veut : l'abbé Lambert et bien d'autres radiesthésistes l'admettent.
Par exemple, on peut décider qu'un battement de pendule signifiera une profondeur de la couche d'eau de deux mètres — ou bien de cinquante centimètres. Cela est si vrai que tous les radiesthésistes et sourciers n'ont pas le même code.
Le pendule (ou la baguette) n'est donc qu'un index artificiel servant à objectiver une sensibilité qui, sans lui, ne pourrait être visualisée. Par ailleurs, le pendule, en automatisant la réponse à une sensibilité indéfinissable, permet à l'opérateur :
1°) D'être débarrassé des interventions parasitaires de ses mécanismes mentaux, puisqu'il a l'esprit fixé sur le pendule.
2°) De régler son appréciation sur cette manifestation et, par conséquent, d'augmenter son taux de précision.
A partir de là, il est évident que chacun peut monter sa réaction à son gré, inventer les dispositifs les plus compliqués, les plus gradués, les plus électriques, les plus fantaisistes. Certains comportent des renforçateurs, d'autres des règles à coulisse, d'autres combinent aux prétendues ondes celles de lumières multicolores. Tout cela n'a ni intérêt ni importance. Un accessoire particulier mérite peut-être seul l'attention : le témoin.
On sait qu'on appelle témoin un tube ou un paquet contenant un objet de même nature que ce qui est cherché. Effectivement, la sensibilité spéciale peut avoir besoin de points de repère, tout comme l'œil a besoin d'un échantillon pour repérer une couleur par rapport à une échelle chromatique. Ce besoin est particulièrement justifié lorsqu'il s'agit par exemple d'identifier un microbe ou un type lésionnel dont l'opérateur n'a aucune idée — ou encore lorsqu'il s'agit de retrouver la trace d'une personne inconnue de l'opérateur.
Il n'y a pas de délimitation franche entre l'esthésie spéciale dont nous parlons et la voyance. L'une et l'autre sont des formes de connaissance immédiate. On voit d'ailleurs souvent un opérateur commencer sa détection à l'aide du pendule sur un plan, une photo ou un croquis — puis oublier son, pendule et opérer au psychomètre, en touchant simplement le document (voir au mot Psychomètrie), puis terminer en pure voyance, sans plus prendre aucun support matériel.
En résumé, il se passe dans ce domaine ce qui se passe dans le domaine de toutes les sensibilités : la sensibilité proprement: dite (ex. : voir) correspond à l'étage le plus matériel de connaissance.
Au-dessus se trouve une forme plus profonde et plus subtile de sensibilité, d'ordre psychique, mais qui peut apparaître seulement à l'occasion de repères artificiels (ex. : voir dans une boule de cristal, voir dans le marc de café, voir à partir des indications d'un pendule, etc...) ; plus éduquée, cette forme de-sensibilité se passe de tout artifice.
Au-dessus encore (et dans un autre axe d'ailleurs), se situe la connaissance mentale (construction imaginative à partir d'éléments détectés par l'analyse) ; puis aussitôt au-dessus se situe la connaissance par sensibilité analogique, qui infère les caractéristiques particulières à partir des correspondances analogiques qui les circonscrivent (comme lorsqu'on dit : « Je vois » après que l'interlocuteur a accumulé les comparaisons). Enfin, la connaissance, parce qu'elle donne la sensibilité immédiate aux Réalités, permet de voir les choses par le dedans, en dehors du temps (voir au mot Voyance).
Du point de vue pratique, il est évident que l'apprentissage de la « radiesthésie » doit se faire selon les méthodes enseignées couramment. On nous excusera de ne pas résumer ici ces méthodes — ni l'ensemble de la radiesthésie, qui est devenue de notion courante. Mais il importe que, le-plus tôt possible, l'élève se détache de l'obsession du matériel et du protocole technique ; ce qui compte est précisément d'affiner et de consciencialiser sa sensibilité et non de l'emprisonner dans des automatismes.