— Législation — Nous lisons ceci dans le Code Pénal français :

ART. 479, 7 — Seront punis d'une amende de frs 650 à frs 900, les gens qui font métier de deviner et pronostiquer ou d'expliquer les songes. ART. 480, 4 — Pourra, selon les circonstances, être prononcée la peine d'emprisonnement, pendant 5 jours ou plus, contre les interprètes de songes.

ART. 481, 2 — Seront de plus saisis et confisqués les instruments, ustensiles et costumes servant ou destinés à l'exercice du métier de devin, pronostiqueur ou interprète de songes.

Ces mesures, qui procèdent du désir de protéger les crédules des charlatans, contrastent avec le fait que le Contrôleur des contributions taxe selon un barème établi par le Ministère des Finances, les gens qui
font métier de deviner... à moins que les Ministères aient fini par se mettre d'accord sur le fait qu'une patente et un impôt sur le chiffre d'affaires sont d'un rendement plus régulier que la perception des amendes.

L'État y gagne — sinon la Morale et le Droit. Les intéressés y gagnent aussi, car cette législation, non seulement n'est pas appliquée, mais remplace des législations plus brutales et plus lourdes. Il n'y a pas si longtemps en effet qu'on rôtissait les « sorciers » dans une cage de fer au-dessus d'un brasier ardent, qu'on les brûlait à petit feu ou qu'on les soumettait à mille souffrances agrémentées d'un anathème.