— Fève — L'Antiquité gréco-latine a jeté un curieux interdit sur la fève. Les fleurs de la plante portant, dit Fostus, une marque lugubre. On s'imaginait, populairement, qu'elles contenaient les âmes des morts (les fèves noires du moins) et on les réservait aux offrandes funèbres. On les disait semblables à la porte de l'Enfer.

On sait que les Égyptiens en proscrivaient tout emploi (les Égyptiens modernes en font, par contre, une consommation extraordinaire). L'école dans laquelle l'interdit de la fève prit le plus d'importance fut celle de Pythagore ; les raisons de cet interdit restèrent secrètes (maints pythagoriciens préférèrent mourir que de trahir ce secret ; une adepte se coupa même la langue pour être sûre de ne pas parler) et Aristote chercha en vain à les analyser. Dans le gâteau des Rois, la fève ne se mange pas, mais doit être conservée jusqu'à l'année suivante.

Il est difficile de démêler avec certitude les raisons de l'interdit des fèves ; elles ne sont certainement pas d'ordre logique, mais d'ordre magique. Elles ne sont pas valables pour les autres dicotylédones de la même famille Il faut donc s'en référer à un signe de la graine ou de la fleur, comme il est dit plus haut. Toutefois, nos recherches ne nous ont pas permis de trouver d'indications utiles sur cette question.