Cet alchiAlchimie miste du XXe siècle (?-1932) n'a jamais été identifié de façon certaine. On a successivement attribué ses oeuvres : le Mystère des cathédrales et les Demeures philosophales, à l'écrivain J.H. Rosny aîné et à Eugène Canseliet, qui s'est toujours proclamé un simple disciple du Maître.

Fulcanelli pourrait être le dessinateur Julien Champagne, qui illustra les deux livres et professait les théories qui s'y trouvent exprimées. Champagne, qui habita, de 1925 à 1932 (date de sa mort), 59, rue Rochechouart, vivait assez misérablement. Il avait fondé la Fraternité d'Héliopolis à laquelle sont dédiés les deux ouvrages signés Fulcanelli.

Pour Fulcanelli, la science alchimique est une technique d'illumination, aussi bien dans le domaine spirituel que dans celui des manipulations : en accomplissant simultanément l'ascèse intérieure et le travail de laboratoire, l'adepte poursuit sa propre réalisation, en même temps que celle de la pierre philosophale.

Le secret de ces opérations se trouve dans les sculptures des cathédrales du Moyen Âge : “Sanctuaire de la tradition, de la science et de l'art, écrit-il, la cathédrale gothique ne doit pas être regardée comme un ouvrage uniquement dédié à la gloire du Christ, mais plutôt comme une vaste concrétion d'idées et de tendances, de foi populaire, un tout parfait auquel on peut se référer sans crainte, dès qu'il s'agit de pénétrer la pensée des ancêtres dans quelque domaine que ce soit.”

Disciple de Nicolas Flamel, qu'il cite souvent, Fulcanelli considère le Livre des figures hiéroglyphiques comme une série d'allégories : le chemin suivi vers Saint-Jacques-de-Compostelle représente la “voie sèche” employée par l'alchimiste pour réaliser le Grand Œuvre ; le retour par mer signifie que Flamel adopta ensuite la “voie humide”, etc.

Fulcanelli aurait découvert la pierre philosophale au cours des années qui s'écoulèrent entre la publication de son premier livre et celle du second, en 1930.

On admet généralement qu'il mourut — comme Champagne — en 1932, mais Jacques Bergier dit s'être trouvé, un jour de juin 1937, en présence de l'alchimiste, qui lui expliqua comment la transmutation des métaux doit s'accomplir en même temps que celle de l'expérimentateur.

Le Mystère des cathédrales et les Demeures philosophales ont été réédités récemment, avec des préfaces d'Eugène Canseliet. La hauteur de l'inspiration et la beauté du style font de ces deux œuvres la source principale des publications alchimiques au XXe siècle.

Ouvrages cités ; ouvrage à consulter :

Le Mystère des cathédrales (Paris, Pauvert, 1960).
Les Demeures philosophales (Paris, Pauvert, 1960).

Pauwels (L.) et Bergier (J.) : le Matin des magiciens (Gallimard, 1960, et “Livre de Poche”).

Voir aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fulcanelli

 

Sources :
Histoire des Personnages Mystérieux & Des Sociétés Secrètes - Sous la direction de Louis Pauwels
Dictionnaire des Sociétés Secrètes en Occident - Sous la direction de Pierre Mariel
Dictionnaire pratique des Sciences Occultes – Marianne Verneuil