En mythologie musulmane, Esprit est le nom propre d'un ange dont parle Mahomet dans son Voyage Nocturne du Ciel il lui attribue notamment soixante-dix mille têtes portant chacune soixante-dix mille faces portant chacune soixante-dix mille bouches contenant chacune soixante-dix mille langues parlant chacune soixante-dix mille idiomes dont il se servait pour célébrer les louanges de Dieu.

Dans quelques autres mythologies, l'Esprit est également personnifié ; mais il faut en arriver aux religions de l'Inde et surtout à Platon pour que l'Esprit soit considéré comme une entité philosophique intelligible selon nos conceptions modernes.

Pour Platon, Dieu est un Esprit répandu dans l'univers. C'est à la fois le principe de la vie, de la génération et de la fécondité des êtres. Sans insister sur les conceptions platoniciennes, que nous ne pourrions exposer brièvement sans les déformer, disons que la conception d'un Dieu impersonnel, identifié à l'Esprit, s'il a été de notion courante dans les branches les plus évoluées de la Sagesse orientale antique, se présente pour la première fois chez Platon avec autant de beauté que d'ampleur, dans notre histoire occidentale.

L'Esprit, selon la religion mosaïque, est à la fois la substance du inonde et de Dieu créateur. La discussion exégétique ne pourra jamais démêler complètement les sens principaux et figurés qu'il faut lui donner.

La Tradition rabbinique, d'une part, en mythologisant à plaisir le Sepher Bereshit, la tradition chrétienne, d'autre part, aménageant les documents au mieux des intérêts de son dogme, les Kabbalistes enfin, en compliquant les choses les plus simples, jusqu'à les rendre ambiguës, ont empêché qu'on puisse commodément se faire une opinion sur la question.

Quant à analyser le dogme chrétien, cela est relativement facile et l'on sait (mal d'ailleurs en général) quelle est la place de l'Esprit dans la Sainte Trinité (voir au mot Saint-Esprit).

A côté de toutes ces conceptions et interprétations historiques de l'Esprit, reste la question fondamentale de sa nature et de sa place, de ses rapports avec l'esprit au sens humain du mot (et, par conséquent, aussi avec ce qu'on appelle « les esprits »).