Le dédoublement est un phénomène naturel au cours duquel une partie subtile se détache du corps et peut effectuer des déplacements dans l'espace. Elle reste cependant liée à lui par un prolongement fluidique, qu'on compare classiquement à un cordon ombilical. Il faut distinguer le dédoublement proprement dit :

1°) du dédoublement subjectif, dans lequel le sujet, par un phénomène de voyance, explore des endroits où il n'est pas sans que pourtant son corps fluidique ait quitté son corps. Du moins est-ce là une distinction qui s'impose expérimentalement ; on sait que pour certains auteurs, tout fait de voyance correspond au contraire à la poussée d'un prolongement fluidique. De toute façon, il y a une différence à établir entre cette poussée et une
sortie du corps.

2°) des phénomènes
d'aura (voir ce mot). Car lorsque l'on observe l'aura d'une personne, son corps fluidique coïncide avec son corps.

Le dédoublement peut être volontaire ou involontaire. Il est volontaire dans le cas de ces personnes si nombreuses au Thibet (voir au mot Double), qui tombent brusquement dans un état léthargique et se dédoublent. Il est involontaire chez cet opéré dont on a pu photographier le double, debout aux côtés des chirurgiens et regardant le cours de l'opération.
Il est involontaire chez beaucoup de personnes qui sont en cours d'entraînement psychique et qui, poussant au maximum un état de retrait, s'évadent brusquement d'eux-mêmes. Au contraire, le dédoublement volontaire résulte d'une technique dont nous ne pouvons donner ici une idée, même approximative. D'ailleurs, l'entraînement solitaire au dédoublement n'est pas sans danger — car le tout n'est pas de sortir, mais aussi de savoir rentrer en soi.

Il existe une variété intermédiaire de dédoublement dans lequel le sujet doit être mis d'abord dans un état hypnoïde — dit transe, dans le vocabulaire consacré — puis, sous la conduite d'un opérateur averti, le dédoublement s'opère, ou cesse. La maniabilité du procédé l'a fait généralement préférer aux autres par les expérimentateurs amateurs ou professionnels.

Ce qu'on observe vaut la peine d'être précisé. Le corps du sujet devient faiblement lumineux — quelquefois d'abord dans la région correspondant au plexus solaire — puis la forme luminescente se déplace par rapport au corps physique, qui reste immobile.
Le corps fluidique conserve une forme qui ressemble globalement à celle du corps (voir au mot Corps astral). Il peut s'éloigner, sortir de la pièce, etc... Quelquefois, une deuxième zone lumineuse rougeâtre apparaît près du sujet ; elle prend rarement un contenu défini. Pourtant, elle émane proprement du corps physique, qu'elle réintègre la première. Quelle que soit l'interprétation qu'on donne au phénomène, il s'agit là d'un véritable dédoublement.

Dans le dédoublement provoqué, le médium garde un souvenir très variable de son voyage fluidique ; tantôt, il est nul, tantôt, il est tellement fleuri que les deux témoignages ont à peu près autant de valeur. Dans le dédoublement dirigé et volontaire, au contraire, on apprend

1°) Que le double est visible de personnes non prévenues.

2°) Qu'il a des possibilités de voir et de sentir à peu près analogues à celles que l'homme possède à l'état normal.

3°) Qu'il a la possibilité, dans des cas rares d'ailleurs, de laisser des traces matérielles de son passage. Cette dernière possibilité relève de facultés et d'entraînements assez exceptionnels.

La critique scientifique du phénomène est tôt faite : on a vu ou pas vu, les juges ont vu ou n'ont pas vu, les appareils photographiques ont enregistré ou n'ont pas enregistré, les traces matérielles sont dues à une supercherie ou non.

Du point de vue épistémologique, la critique est plus ardue : s'agit-il réellement d'un phénomène visible, ou d'une force fluidique capable d'impressionner à la fois la conscience, les pellicules sensibles, la matière — et de faire illusion au sujet lui-même ?