Le symbolisme du nombre dix procède de circonstances contingentes. Dans la Nature, il n'y a pratiquement aucun invariant correspondant à ce nombre, ou de phénomènes le mettant en évidence à titre privilégié.

Du fait que les premiers systèmes de numération sont partis de cinq, le nombre de doigts — dix — peut représenter une unité d'ordre supérieur (qui aurait pu tout aussi bien être six, si l'on admettait cette hypothèse).

Dans la tradition kabbalistique, la division ternaire est fondamentale. Trois ternaires constituent un ensemble de neuf, parfaitement propice à symboliser tout ce qu'on voit dans la Nature.

Poser le Principe du Neuf et, en dehors de lui, constituer la dixième unité (comme dans les
Séphiroths, voir ce mot), c'est parfaitement concevable, mais n'ajoute rien qui ne soit, à certains égards, gratuit.

Il semble plus intéressant et moins arbitraire de considérer le dix (et le zéro, qui lui est équivalent en système décimal)
comme la tête de la série 1, 2, 3, 4.

Si l'on essaie de partir de la plus petite quantité possible de nombres les plus petits possibles pour reconstituer la série des nombres entiers, on voit que dans la série 1, 2, 3, on a :


+ 3 = 4

2 + 3 = 5

1 + 2 + 3 = 6


Si, au contraire, on y ajoute le quatre du stade ternaire, on tire de la série 1, 2, 3, 4:

+ 4 = 5
2 + 4 = 6
3 + 4 = 7
1 + 3 + 4 = 8
2 + 3 + 4 = 9
1 + 2 + 3 + 4 = 10


On peut dire qu'en système quaternaire,
dix correspond à un dans l'ordre de la totalisation. Il s'ensuit que :

1°) exprimées en langage quaternaire, les notions correspondant à un nombre donné changeront de plan quand leur nombre représentatif change d'ordre décimal.

Exemple : 4 = la croix ; 40 = les épreuves (40 ans dans le désert, 40 jours de jeûne, etc...) ; 400, 4.000, etc. =les moyens d'épreuve (les 400 légions, etc.).

Autre exemple : 5 = le Saint Esprit (voir ce mot) ; 50 = sa manifestation (Pentecôte, cinquante jours après Pâques, etc.).

2°) Par rapport au système du cycle décimal,
onze est le risque (l'angoisse ou la grâce), ce qui explique la parabole de l'ouvrier de la onzième heure, les superstitions touchant à onze(voir ce mot).