Le crocodil était sacré en Égypte, les habitants de Thèbes lui rendaient un culte particulier.
Après l'avoir apprivoisé, on lui mettait aux oreilles des pierres précieuses, des ornements d'or.
Après sa mort, il était embaumé, puis déposé dans des urnes que l'on portait dans les labyrinthes qui servaient de sépultures aux rois.

Certains Égyptiens en arrivaient à se réjouir de voir leurs enfants enlevés par des crocodiles. Il était le symbole de la Divinité parce qu'il n'a pas de langue et que Dieu, sans proférer une parole, imprime dans le silence de nos cœurs les lois de l'équité et de la sagesse.
Les Égyptiens croyaient que le crocodile avait la vertu de deviner et c'était un bon présage quand il venait manger dans la main, un mauvais lorsqu'il s'y refusait.

Ils disaient aussi que lorsqu'on coupait les dents du crocodile, leur nombre égalait celui des jours de l'année ; c'est pourquoi ils représentaient le soleil dans une barque portée par un crocodile. Ils pensaient que, pendant les sept jours consacrés à la naissance d'Apis, les crocodiles n'étaient pas féroces, et qu'ils ne reprenaient leur nature que le huitième jour.

Ils étaient aussi dédiés à Isis, car ils n'attaquaient jamais les barques faites d'écorce de papyrus, semblables à celle qu'emprunta la déesse. Sauf dans les mythologies africaines, où il est alors mêlé au jeu complexe des totems, on ne voit guère le crocodile apparaître dans la Légende.

Aux Indes, où il pullule, on sait qu'il a aussi la valeur d'un animal sacré. En un mot, là où se trouve le crocodile, l'homme l'a divinisé, parce qu'il représente l'élément actif et silencieux de l'Eau, et, à ce titre, l'un des quatre princes de la Nature.