La baguette magique est celle dont on se sert pour toutes sortes d'opérations magiques et notamment pour tracer les cercles de protection dont on s'entoure.

La baguette magique doit être de coudrier, et provenir d'une pousse de l'année ; elle doit être coupée le premier mercredi de la lunaison, entre onze heures et minuit, en prononçant une formule consacrée.
Le couteau doit être neuf et la section à laquelle on l'emploie doit être faite de bas en haut.
On bénit alors la baguette (voir aux mots Exorcisme et Bénédiction).
Au gros bout, on écrit le mot
agla, au milieu le mot on, et au petit bout, le tétragrammaton.
Chacun de ces mots est précédé d'une croix ; on dit alors :
Conjuro te cito mihi obedere. Ventas per Deum vivum (première croix),
per Deum verum (deuxième croix),
per Deum sanctum (troisième croix).

De la baguette magique, il faut rapprocher la marotte, la canne des magiciens et le sceptre des rois et souverains de tous ordres (spirituels compris).
Outre que le sceptre est un attribut et un symbole, il a conservé et conserve encore une valeur magique. Il est généralement creux, peut contenir un parchemin et les formules ou accessoires qui y sont inclus procèdent d'un rite analogue à celui que nous venons de décrire sommairement.


Le
Pentateuque représente les magiciens et les enchanteurs du Pharaon, armés de Baguettes magiques ou de verges dont ils se servaient dans les maléfices. Il raconte qu'en présence du roi les magiciens jetèrent à terre leurs baguettes qui se changèrent en serpents. Aaron, qui avait aussi jeté la sienne à terre, sur l'ordre de Dieu, la vit se transformer aussi en un serpent qui dévora les autres.
Le caducée de Mercure était également une baguette magique. Homère a rendu célèbre la baguette de Circé qui transforma en porcs les compagnons d'Ulysse.


Au
Moyen Age, les sorciers, les enchanteurs, les fées, les nécromans et devins de tous genres, figurent toujours dans les légendes avec leur baguette magique. Au seizième siècle, on ne lui accordait que la vertu de déceler les métaux précieux ou trésors cachés dans le sol.

Du
point de vue symbolique, la baguette signifie, d'une façon générale, le pouvoir (voir aux mots Baguette et Phallus). Le pouvoir de la baguette magique est une transposition sur le plan des forces psychiques de la puissance instinctivo-sexuelle. Maints rites consécratoires, analogues à celui que nous avons rapporté ici, mais différents, quant à la nature des mots employés, le démontrent clairement.