Symboliquement, le bleu a deux significations assez distinctes. D'une part, et c'est le sens que lui donne la symbolique chrétienne, il correspond au plan humain et particulièrement au plan du Christ (par opposition au Rouge, qui est la couleur du Saint-Esprit, et au Blanc, qui est la couleur du Père).
D'autre part, le bleu est aussi la couleur de la nuit et, à ce titre, son symbolisme est en partie confondu avec celui du noir, au moins en un certain sens (fécondité, etc.).

La couleur bleue qui, avec le blanc, est celle de la Vierge, se rattache au symbolisme nocturne. (En Astrologie, le signe de la Vierge est sous l'horizon, mais touche à l'horizon).
Ainsi donc, le bleu, couleur du Christ, est celui de l'eau (symbolisme des Poissons) et c'est un bleu d'eau, franc et dense. Celui de la Vierge est sans matière ni densité, comme celui du ciel quand la nuit est terminée.


En Astrologie, comme en Héraldisme, le bleu (qui dans ce dernier domaine s'appelle azur) est la couleur de Jupiter. Il en découle tout un symbolisme dont nous ne pouvons ici démontrer la filiation avec celui qui précède. Mentionnons seulement que le bleu est resté un signe de royauté (tatouage des rois) et, par extension, de noblesse (le sang bleu).

Les linguistes expliquent qu'une confusion s'est instaurée dans ces domaines à une époque où la superstition faisait employer le mot
bleu pour le mot Dieu, qu'on ne devait pas prononcer en vain (d'où les expressions Parbleu! Ventrebleu! etc...). Mais de telles rencontres ne sont des hasards que dans la mesure où Napoléon s'est appelé Napoléon par hasard, et où Notre-Dame aurait pu tout aussi bien être édifiée à Saint-Denis.
langue populaire consacre d'ailleurs d'autres points du symbolisme authentique du bleu. On dit du sang
bleu pour du sang noble, et un bas bleu pour désigner celles qui singent la noblesse intellectuelle.
On dit faire
passer au bleu ce qu'on renvoie au domaine de l'inaperçu et de l'oublié — au domaine de la nuit, dans lequel on n'y voit que du bleu.

La colère bleue et la peur bleue procèdent bien entendu d'une simple observation physionomique, comme la colère rouge et la peur blanche.
Le
blaue Montag (lundi bleu) des Allemands correspond à la nuit de la conscience qui succède à l'ivresse dominicale.
Le
cordon bleu indique une dignité et presque une royauté, comme le Blue Ribbon des paquebots champions. Il y a d'ailleurs en français une couleur bleu de roi, appellation que n'a reçu aucun rouge, aucun jaune, aucune autre couleur.

Au-delà de ces considérations, il reste donc bien que le bleu symbolise la royauté (le Christ-Roi prêchant le Royaume), l'Eau et la Nuit à son déclin. Secondairement, le bleu a donc la signification du principe royal féminin (le bleu du Yin-Yang).