Alliance signifie tout ce qui unit deux ou plusieurs personnes qui ont des affinités ou qui s'unissent dans un but commun. C'est pour cette raison que dans le mariage on donne le nom d'alliance aux bagues qui symbolisent l'union des époux. Les traités qui unissent les pays portent aussi le nom d'alliances.

 

La première alliance fut celle que Dieu fit avec Adam, le considérant comme le père de tous les hommes ; elle fut scellée quand, après la faute, il lui promit une rédemption. Elle porte le nom de « Loi de Nature ».

 

La seconde alliance fut celle que Dieu fit avec Noé, lui ordonnant de construire une arche et de sauver du déluge sa famille et tous les animaux de la terre. Après le déluge parut son signe visible, l'arc dans les nuées, « nouvelle alliance ». Dieu fit ensuite alliance avec Salomon, cette alliance se limitant à lui et à sa descendance. Son signe visible fut la circoncision. Puis vint l'alliance de Dieu avec Moïse, sur le mont Sinaï ; elle eut comme gages les Livres de la Loi et fut appelée « Arche d'Alliance ». Le couvercle du coffre qui renfermait les Livres de la Loi portait le nom de « propitiatoire ». Cette alliance prit le nom de « Loi de rigueur ».

 

Vint ensuite la grande alliance : Jésus, le Fils de Dieu, descendit sur terre afin de racheter l'humanité entière. Ce fut le sang du Christ qui scella cette alliance qui porte le nom de « Loi de Grâce ».

A partir de ce point, les choses se dérouleront selon ce qu'a annoncé le Christ lui-même ; c'est-à-dire que la Loi de Grâce constitue la bonne nouvelle, et que la Loi d'Amour sera instaurée par le Paraclet comme un aboutissement de la précédente et une réalisation de ce que la bonne nouvelle annonce. Ce jour-là, dit l'Évangile de Jean : « Vous vous enseignerez les uns les autres », c'est-à-dire que la Loi d'Amour rendra vide de sens toute espèce d'Alliance, dans la mesure où il n'y aura plus de Dieu extérieur à l'Homme — ou plus exactement, d'homme extérieur à Dieu. Telle sera la réalisation de la Grande Alliance.

 

Sur le plan terrestre de l'alliance dans le mariage (qui est une alliance mystique du même ordre), l'anneau qui porte ce nom a eu une destinée assez intéressante à signaler.
Portée d'abord à la main droite par les Hébreux, les Grecs et les Romains la portaient au quatrième doigt de la main gauche. On sait que, dans la tradition, ce doigt est considéré comme ayant une veine qui vient directement du cœur.
Les Gaulois et les Bretons, au contraire, portaient leurs alliances au médius de la main gauche.
Les Égyptiens portaient l'anneau nuptial à l'auriculaire, doigt dédié à Mercure. On a conservé dans les mariages actuels, l'usage d'échanger des anneaux.
Dans les rites chrétiens, le prêtre les bénit, c'est peut-être pour cette raison et parce qu'ils sont considérés à partir de là comme ayant un pouvoir sacré, qu'est née la superstition de considérer le fait de perdre son alliance ou même de la poser comme un signe funeste pour le mariage.

 

L'anneau d'or fut primitivement le privilège des ambassadeurs, puis le privilège s'étendit aux sénateurs, puis aux chevaliers et à toutes les classes.
On scella les contrats avec des anneaux à figures (annelus sigillaris) que les Grecs appelaient « symboles ».

Le Pape scelle les brefs et les bulles apostoliques avec un anneau qui porte l'image de Saint Pierre prêchant dans une barque et qu'on nomme : anneau du pêcheur. Les évêques, en signe d'alliance contractée avec l'Église, portent aussi un anneau qui porte le nom d'anneau des évêques, mais dont ils ne se servent que pour sceller les actes émanant de leur autorité.

 

On a attribué des vertus secrètes et mystérieuses à des anneaux couverts de pierreries auxquels les Arabes ont donné le nom de talisman et qu'on appelle aussi anneaux enchantés. D'après la tradition, l'anneau de Samothrace était couvert de caractères magiques et contenait de petites herbes coupées en certains temps et de petites pierres provenant de certaines constellations. On cite aussi l'anneau de Gygès par lequel le roi de Lydie pouvait se rendre invisible. Le Bedouh, ou anneau de Salomon, qui avait la même vertu, et qui de plus donnait à celui qui le portait le pouvoir absolu sur toute la nature. Enfin, l'anneau du voyageur, avec lequel on pouvait marcher toujours sans jamais se fatiguer.

 

La valeur de l'anneau de mariage, primitivement fait de fer orné d'un chaton d'aimant, était à la fois symbolique et magique. Elle est devenue emblématique. On peut en dire autant des autres anneaux ou alliances, sauf ceux que portent les professionnels de la magie. Nous avons par ailleurs vu, au mot Anneau, que cet objet conserve la signification d'alliance sous la forme bracelet, collier, anneau d'oreilles, etc...
C'est donc dans le sens symbolique du cercle qu'il faut chercher la destination de l'objet — ou du moins en fonction de la symbolique du cercle, puisque l'alliance est, du fait qu'on la porte, un rapport entre le cercle et ce qui le traverse. C'est d'un symbolisme simple en ce sens que la courbe et la droite s'opposent comme le principe masculin au principe féminin (voir au mot Homosophie).

 

Le Christ, mythe solaire, est réellement l'époux des religieuses qui, pour cette raison, portent un anneau d'argent, symbole lunaire. Le prélat porte un anneau parce que l'Église est l'épouse. Le temps où sera réalisée, par la vertu de la grande Alliance, la Loi d'Amour, toute Alliance (en tous les sens du mot) sera dénuée de sens, car ce temps est celui de l'unité réalisée — dit aussi, par les hermétistes, temps de l'androgynat. C'est par résorption des polarités successives dans une fusion que le monde réalise son destin, cependant que les alliances sont appelées à tomber l'une après l'autre au bénéfice de l'accord.