L' attraction qui peut s'exercer entre deux êtres est un phénomène plus complexe que l'antipathie et la sympathie. L'être humain est en effet complexe, et il évolue : une attraction physique peut s'accompagner d'une indifférence intellectuelle, une attraction affective peut s'accompagner d'une antipathie physique, etc... ;

En outre, une attraction peut se muer en répulsion, etc... Dès lors, on voit qu'il est impossible de traiter globalement des lois qui déterminent une attraction. De cette première question — celle d'une attraction profonde et durable entre deux êtres — il faut distinguer tout ce qui relève de l'attraction passagère et artificielle telle que sont destinées à les produire les philtres d'amour et pantacles construits en vue d'un « retour d'affection » ou d'un charme polyvalent.

Au sens général, une attraction entre deux êtres est tributaire d'une répartition heureuse entre leurs ressemblances et leurs dissemblances. Elle procède donc à la fois d'identités et de complémentarités. Au surplus, elle peut être prolongée, sous des conditions toutes spéciales ; mais en règle générale et en soi, une attraction est passagère parce qu'elle existe entre des ensembles qui évoluent chacun pour leur compte.
Par exemple, un homme et une femme ont, à l'âge de vingt ans, un jeu de ressemblances et de caractéristiques complémentaires qui crée entre eux un attrait solide.

Sauf dans le cas où l'un d'eux se modèle de telle façon qu'il reste avec l'autre dans le même rapport de complémentarité ou encore dans le cas où l'un et l'autre, mus par un idéal commun, ont des évolutions exactement parallèles, il se trouve que les deux mêmes individus, à l'âge de quarante ans, ont des aspirations et des goûts assez divergents pour que l'attraction ait disparu. Elle peut être remplacée par la chaîne des habitudes, ce qui est le cas le plus courant.

Dans ces conditions, il est évident que la comparaison de deux thèmes astrologiques ne peut guère donner que des indications théoriques et extrêmement peu valables dans la pratique si on ne prend pas la précaution d'envisager les caractéristiques des deux êtres considérés
pour la période de leur rencontre.

Par ailleurs, la technique courante, qui consiste à superposer deux thèmes et à juger des « bons » et des « mauvais » aspects existant entre les éléments de l'un et les éléments de l'autre, est à la fois simpliste et trompeuse. En effet, la question d'attraction se pose entre la synthèse de l'un et la synthèse de l'autre. Même si l'on veut avoir une idée de l'attraction physique seule ou de l'attraction sentimentale seule, chacun de ces plans doit être considéré comme une synthèse et non comme une addition d'éléments indépendants.

La question est d'autant plus délicate que, nous le répétons, l'attraction ne résulte pas seulement de ressemblances et de complémentarités, mais de l'interprétation des ressemblances et des complémentarités. Autrement dit, il faut, pour démêler ces recherches, être partiellement astrologue et essentiellement psychologue.

Quant aux philtres et pantacles destinés à accorder le don d'attraction, on y a mêlé beaucoup de faux philtres et de faux pantacles agissant par suggestion ou autosuggestion. Les vrais ne diffèrent pas des autres philtres et pantacles et ne relèvent pas, par conséquent, d'une étude spéciale — du moins dans les limites d'un article de dictionnaire.