Il existe de nombreuses sociétés fermées où l'activité, bien que non répréhensible, demeure difficilement exprimable. 

J'ai souvent pris l'exemple du voyageur qui a éprouvé de fortes émotions dues à un dépaysement, à d'autres qualités de vie, et qui, à son retour, demeure incapable de faire ressentir à ses amis tout ce qu'il a éprouvé ; les mots n'ont pas la possibilité de transmettre la chaleur de ces valeurs émotionnelles.

Exprimer un sentiment ou une sensation est déjà malaisé, mais lorsqu'il s'agit de traduire des valeurs spirituelles, le seul recours devient l'allégorie, la parabole, le symbolisme qui ne peuvent être approfondis que par des personnes partageant la même doctrine.

Ainsi les membres de ces sociétés vivent-ils sur un rythme qui ne peut être ressenti que par ceux qui communiquent dans le même idéal, qui communient dans le sentiment d'une sagesse intemporelle. Chacun de ces participants pense être le dépositaire d'un absolu.

Nous dépassons ainsi la notion de clandestinité : ces sociétés ne se dissimulent pas, mais elles “travaillent” à l'écart de la multitude. C'est dans cette atmosphère bien particulière qu'il faut cerner le “secret” qui, par sa structure, ne peut être divulgué.

Les sociétés initiatiques traditionnelles plus discrètes que secrètes créent une atmosphère propice à la méditation ; la notion du temps s'abolit grâce à des rites rigoureusement pratiqués.

 

Les Églises

Bibliographie : Jean-Pierre Bayard