Le bouc était en grande vénération en Égypte. Ilreprésentait le dieu Pan, avec la face et les jambes de bouc. Sous cette forme les Égyptiens adoraient le principe de fécondité de toute la nature.

Les Grecs l'immolaient à Bacchus. Le bouc servait de monture à Vénus et même la Vénus marine était portée par un bouc marin.
Les Cléoniens immolaient un bouc au soleil levant pour être délivrés de la peste.

Dans la mythologie judéo-chrétienne, on sait quelle place tient le bouc, à la fois sacré et maudit,
puisqu'il symbolise la virilité dans la nature. Moïse a des cornes de bouc, ainsi que l'Arche d'Alliance en ses quatre coins ; mais c'est le bouc qu'on sacrifie et le bouc émissaire qu'on charge des péchés d'Israël;

à ce dernier, on sait qu'il était non pas sacrifié, mais relâché dans la campagne ; c'est-à-dire qu'il remettait en circulation dans la nature le courant mauvais dont s'étaient déchargés les Hébreux. Cette manœuvre est magiquement courante (voir au mot Arbres).

Elle s'exprime aussi dans les croyances populaires, par exemple lorsqu'on se protège du maléfice d'un miroir brisé en allant en jeter les morceaux dans une eau courante ou lorsque, pour expier ses péchés, on sacrifie sa chevelure aux eaux d'un fleuve (voir au mot Cheveux).