Les rites de passage, en particulier ceux de l'enfance à l'adolescence puis à ceux du chasseur et du guerrier, donnent lieu à des “initiations” qui sont pratiquées collectivement. 

Y participent tous les garçons, ou toutes les filles sensiblement du même âge, devant une grande assemblée. Ces cérémonies qui font appel aux grandes forces de la nature sont imposées à de jeunes êtres qui n'ont pas encore la pleine possession de leurs moyens.

Le rite de passage s'apparente plus à notre baptême actuel — où le nouveau-né subit une consécration sans la désirer — qu'à l'initiation désirée par un être de raison qui est éveillé individuellement à une nouvelle forme de vie.

Les rites sont toujours fort différenciés entre les sexes.

De nombreux rites initiatiques africains ne sont pas pratiqués en France ; en revanche, le Vaudou, culte animiste provenant d'Afrique mais répandu aux Antilles et au Brésil, est implanté en France.

Entre les rites de passage et l'initiation, j'aurai pu évoquer la méthode du général anglais Baden-Powell. Après sa mémorable aventure de Mafeking, Baden-Powell s'est adressé à des enfants d'une douzaine d'années et a voulu les former moralement et physiquement dans un élan de pureté et d'altruisme : ainsi naît le scoutisme en 1907.

Le salut scout (avec trois doigts levés), la promesse (tête nue, sans foulard comme une nudité rituelle, la main droite étendue au-dessus de la flamme, l'accolade), l'esprit de la hiérarchie, l'importance du nombre cinq, font songer à une influence maçonnique, bien que Baden-Powell n'ait pas été franc-maçon.

Mais Le Livre de la jungle, du maçon R. Kipling, a marqué cet esprit de compétition, a exalté les valeurs symboliques. Cette organisation internationale administre encore douze millions de garçons (CP 78, 1211 Genève) et six millions de filles (132 Ebury Street, London SWI W 9 QQ), alors que les cinq principaux groupes français se sont fédérés (10 rue de Richelieu, 75001 Paris).

 

L'initiation

Bibliographie : Jean-Pierre Bayard