Les sommets resplendissants de la pensée
humaine resteront toujours l'espérance de l'immortalité, la béatitude des séjours célestes,
le Dieu parfait et tout-puissant sous l'empire duquel le bonheur paradisiaque déroule les
spirales sans fin de ses joyeux cortèges et de ses farandoles passionnées.
Mais ces visions étincelantes sont entourées des nuages d'un
doute qui les obscurcit quasi jusqu'à l'anéantissement pour la plupart de nos
semblables.
De braves gens dont c'est le métier et le
gagne-pain - d'ailleurs fort honoré - donnent à l'envi des enseignements catégoriques et
détaillés, et comme ils ne disposent d'aucun argument probant, ils se bornent à dire : il
faut nous croire !
La foule, à l'esprit paresseux, se laisse
faire, mais celui qui veut se donner la peine de s'informer ne tarde pas à savoir que selon
les latitudes et les époques, des thèses prétendument infaillibles, mais contradictoires,
sont ainsi offertes au monde depuis des temps immémoriaux.
La raison se débattait à la fin du XVIIe
siècle pour essayer d'échapper à l'emprise autoritaire de la Foi, lorsque Kant voulut
consolider d'une manière définitive notre système mental.
Il nous prouve que cet Univers n'a que la valeur d'une
apparence, n'existant telle quelle que pour les êtres pensants ayant le même mode
d'intuition temporo-spatiale que nous.
La vraie réalité est la « Chose en soi » qui
existe par elle-même, indépendamment des facultés mentales de l'être qui la
perçoit.
Cette « chose en soi », qu'on appelle aussi le
Noumène, comporte non seulement ce qui sert de base à notre Univers apparent, mais elle est
en même temps, notre âme immortelle, l’au-delà, Dieu Tout Puissant, c'est-à-dire toutes ces
splendeurs dont nous doutions, mais dont, grâce à Kant, nous voyons l'existence devenir un
indiscutable axiome.
La clarté méthodique du génial professeur de Königsberg
illumine les ténèbres, des croyances primitives du
spiritisme.
Les expériences sorties de ce domaine nous
aideront à leur tour et nous permettront de s'assimiler les conceptions si profondes de
Kant et d'en faire un usage qui deviendra simple et familier à
tous.
Ainsi le plus grand effort que la Raison
humaine ait fait pour s'affranchir des limitations de l'expérience viendra au secours de la
plus audacieuse application de la méthode expérimentale à la solution des problèmes de
l'immortalité, de l’au-delà et de Dieu.
Le lecteur verra dans les pages qui suivent jusqu'où nous
avons pu remplir ce programme.
Chevalier Le Clément de
St-Marcq
+ On en viendra sans doute un jour à démontrer que l'âme humaine vit
« On en viendra sans doute un jour
à démontrer que l'âme humaine vit,
dès cette existence, en communauté étroite
et indissoluble avec les natures immatérielles
du monde des esprits;
que ce monde agit sur le nôtre et
lui communique des impressions profondes
dont l'homme n'a pas conscience
aussi longtemps que tout va bien chez lui. »
KANT