Présentation
Aujourd'hui où la connaissance du latin
disparaît, hélas ! à grands pas, la publication d'une traduction de l’Archidoxe Magique présente un intérêt
capital, et nous espérons que d'autres traités de Paracelse nous seront encore donnés ;
tout lecteur habitué aux auteurs hermétiques
et aux philosophes mystiques, étudiant sans parti-pris les œuvres de notre auteur, y trouvera de grandes et
fécondes vérités au milieu de beaucoup d'obscurités voulues (1) ou inévitables.
Il estimera d'abord l'œuvre de Paracelse
pour les enseignements qu'il y puisera ; puis il aimera l'auteur, comme nous l'avons fait, en l'étudiant de
plus près dans sa vie débordante d'activité ;
car ses livres ne sont qu'une portion de
lui-même, la plus petite, la moins vivante ; ses actes, ses sentiments, révèlent plus puissamment encore
l'esprit qui l'animait. S'il eût vécu de nos jours, il eût été pour nos sciences actuelles, fortes de leurs
admirables découvertes et de leurs énergiques intransigeances, un révolutionnaire d'une bien autre
envergure, un semeur de bien plus extraordinaires moissons.
C'est ainsi qu'il faut songer à lui ; c'est
ainsi qu'on peut l'admirer sans réserves, en le désaffublant par la pensée du costume suranné et du bizarre
accoutrement sous lequel nous sommes habitués à le considérer ;
alors, au travers du Paragranum mystérieux,
du Labyrinthus décevant, ou de l'Archidoxe magique, tout constellé de talismans, nous pourrons évoquer, en
vérité l'esprit de Paracelse.
Dr Marc Haven.
(1) Paracelse n'a écrit aucune recette touchant la médecine qui « n'ait un sens caché et dans
laquelle il n'y ait quelque chose en moins ou quelque chose en plus, et cela avec grandes raisons ».
Luchter, Traité de l'Antimoine, ch. V.