Présentation
Toute étude sur la magie doit forcément se
scinder en deux grandes divisions : l'une traitant de la magie blanche ou défensive, l'autre de la magie
noire ou agressive. Mais, avant d'aborder la première de ces divisions, la nature même du système magique
mésopotamien nous oblige à dire quelques mots de la religion des peuples qui l'ont mis en
pratique.
La religion primitive, celle de la couche
ethnique la plus ancienne de la Chaldée, était plutôt une crainte des forces physiques qu'une religion
proprement dite. Pas de système métaphysique à cette époque ; tout au plus un essai d'ordination, de
hiérarchie, suscité par la différence d'intensité que ces populations primitives avaient remarquée dans les
effets des diverses forces physiques.
Bien que cet état primitif ne soit, à notre
connaissance, exclusivement établi par aucun texte jusqu'à ce jour, il résulte cependant à l'évidence pour
nous du simple raisonnement et de la déduction logique qui s'impose à l'esprit de quiconque étudie les
religions révélées par les textes cunéiformes.
Ce qui domine, en effet, dans les textes
religieux accadiens de l'époque la plus reculée qui nous soit connue, c'est la crainte immense qu'on avait
des Esprits (forces physiques) et de leurs manifestations malfaisantes. g La religion d'alors n'était
évidemment qu'un schamanisme grossier, semblable à celui que pratiquèrent les peuples turcs avant
d'embrasser l'islam. » (Hommel : Geschichte Babyloniens und Assyriens).
Lorsque la religion primitive des Esprits
fut coordonnée à l'état de système, elle se présenta, encore chaotique pour ainsi parler, sous la forme
suivante : un n'ombre assez restreint de dieux et de déesses de premier rang, auxquels on donna,
d'ailleurs, une multitude de noms et les attributions les plus diverses ; à côté de ces dieux et de ces
déesses, une foule d'Esprits ou divinités inférieures.
L'extériorité du culte ne consistait que
dans des cérémonies de conjurations dirigées contre les influences de toute nature des démons et des
esprits inférieurs (Igigi, Anunnaki 1, Namtar, etc...)
1 U doit toujours se dire ou dans la transcription des mots accadiens ou assyro-babyloniens.
Ainsi, par exemple, les démons de la tempête, Lilla, par abréviation Lil ; cf. la Lilith de la Bible :
Jesau, 34, 14.
Toute une série de tels mauvais esprits est
énumérée dans les plus vieilles formules magiques accadiennes, et leurs influences nuisibles sur les hommes
sont exposées et décrites de toutes les manières. Ordinairement, ils se présentent en groupes de
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Extrait de l’introduction